• [écrit en 2009] 

      Pendant que d’une main

    Avide

    Je fais moisson de pois gourmands

    De l’autre œil impavide,

    Gourmand,

    Je surveille les framboises gravides.

     

    Amazone de l’archipel

    J’arpente le lagon des pois

    Armée de mon lance-limace.

    Coiffée de paille battant semelle

    Voici qu’une averse, la poisse,

    Transforme la terre en bouillasse.

     

     

    réponse à un commentaire ancien

    Quelle est la cause

    De ce ramdam ? Faut faire la pause

    Et arrêter la glose,

    Ne pas se réfugier dans la cirrhose

    Car parfois trop on ose

    Même si on se sent en osmose.

    Osmose, osmose, comme qui prendrait la pause.

    Allez, arrête ton char, madame Clause.

     

    Au jardin je vais,

    Coiffée de paille, battant semelle,

    Y puisant à pleines javelles

    L’inspiration.

     

    ~Un jardin fou

    Pour une folle qui tondant

    Fait des poèmes extravagants

    Vite oubliés.

      ~~Perdus, hélas.

    Et c’étaient les plus beaux ?

    Il eût fallu qu’aussitôt

    Je les écrivisse…

     

    Vieille dame immobile au milieu des lavandes

    J’étais fêtée par des myriades de « Belles Dames »

    Papillonnant autour de moi.

     

     

    Dans l’archipel mouillé les cagouilles vont paître.

    Le vert montant des herbes rejoint celui qui plombe

    Les feuillages alourdis par la pluie obstinée.

    Sous les orties fleuries on peut voir apparaître

    Des touffes de chiendent. Le vol d’une palombe

    Rompt l’ennui qu’égaierait un feu de cheminée.

    Sous le figuier trempé on ne peut reconnaître

    Les ancolies, fanées. On dirait que des rhombes

    Nagent dans l’eau du puits, reflets de mes pensées.

     

    Pendant que je cueillais des pois

    Près d’une cascade de petites roses,

    Un oiseau chantait en coulisses,

    Masqué par les inflorescences plates et généreuses

    D’un sureau, avides d’insectes.

     

     

     

     


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  • Croque la praline   

    Traque ta copine   

     Braque la chopine  

    Choque la bouline.  

     


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  • Entre deux eaux

    Entre deux danses

    Etre en balance

    Pas de deux, pas de chance

    Entrer en transe

    Quelle endurance

    Survivre à tout sans transition

    S’écrouler ou faire front.

    Frondaisons de déraison.


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  • A toi,Brunô, et vous, amis Croqueurs, aimez-vous les oiseaux? Aimez-vous la peinture? Aimez-vous Braque? ( Brahms aussi, mais c'est hors sujet...), alors peut-être aimerez-vous ce passage extrait de l'oeuvre magnifique de St. John Perse: "Oiseaux" ; hommage à l'animal autant qu'au peintre.

      L’oiseau succinct de Braque n’est point simple motif. Il n’est point filigrane dans la feuille du jour, ni même empreinte de main fraîche dans l’argile des murs. Il n’habite point fossile, le bloc d’ambre ni de houille. Il vit, il vogue, se consume – concentration sur l’être et constance dans l’être. Il s’adjoint, comme la plante, l’énergie lumineuse, et son avidité est telle qu’il ne perçoit, du spectre solaire, le violet ni le bleu. Son aventure est aventure de guerre, sa patience « vertu » au sens antique du mot. Il rompt, à force d’âme, le fil de sa gravitation. Son ombre au sol est congédiée. Et l’homme gagné de même abréviation se couvre en songe du plus clair de l’épée.


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  • 1) HIVER / EMOTION / INVITER
    Inviter l'hiver à sa table, gèle gravement les émotions.

    2) AMOUR / MOUCHE / REGARDER
    Mais si l'on regarde bien les mouches on voit que l'amour est accessible à tous.

    3) SORTIR / CAFE / PHOTO
    Deviner l'avenir dans le marc de café et prendre en photo le futur pour pouvoir enfin sortir du cadre.

    4) VICTOIRE / FINIR / UNION
    Ne pas faire comme les mouches: Fêter la victoire de l'union libre, et finir sa vie dans le marc de café.


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  • Qu’y a-t-il dans notre peau d’homme ?

    Du vulgaire, du bestial,

    Du roc, du végétal ?

    Que mettre dans notre peau d’Homme ?

    Un peu de noblesse animale,

    Et pour être Homme, un idéal ?

     


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  • [18 février 2010]

     

    Tous les beiges, tous les gris,

     Tous les verts. Du blanc, des ocres.

     Du lisse et du granuleux.

     Du brillant, du mat,

     Du lumineux et du terne ;

     Du chaud et du frais,

     Sec et humide, doux et salé.

    Roches feuilletées scalpées par le gel.

     Algues peignées, effluves de varech.

     Bruit prégnant du flux.

     Un petit ballon délavé

     Déposé par l’eau sur le sable

     Comme une évidence :

     L’ordre calme des choses.

      

     


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  • Ami croqueurs, j'aime bien les listes. C'est facile. Quand je manque d'inspiration, je vais à Cadet. C'est la première vraie plage sur la rive droite en descendant l'estuaire. Elle est très belle, petite, sauvage; il faut la trouver et y descendre par 160 marches.
    J'y suis allée hier, mais voici d'abord la 1, écrite le 14 Septembre 2009.

     
    Des coquilles d'huîtres
    Un paquet de goémon
    Une feuille de platane brunie
    Une méduse retournée
    -filaments en étoile de mer
    Un bouquet d'algues vertes
    Une laminaire avec son pied
    Un feuille verte charnue
    Deux méduses échouées
    Un éboulis, des troncs flottés
    Un gros caillou
    Et des petits
    Des traces de pas
    Un petit éclat de tuile poli par l'eau
    Un crabe crevé
    De l'écume de mer
    Un monsieur et son petit chien
    L'ombre de la falaise sur le sable humide.

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  • A Brunô, et tous les amis Croqueurs, j'offre ce Jeudi un poème de Michel Leiris tiré du recueil "Ondes".

    Marin

    Il faudrait pouvoir bâtir un château
    avec le sable qui vous glisse entre les doigts,
    la quasi impondérable écume
    et la lumière qui pénètre insidieusement votre peau.


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  • Distique pour un Mercredi des cendres.

    Ces amours de Dimanche n'étaient que feu de paille?
    Il nous faut aujourd'hui en balayer les cendres...


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