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    HTTP deux points: voyeur qui nous regarde,

    Avec deux slashs, trancher les mots saucissonnés

    En rondelles d'arobases, une pointée de moutarde

    Un clic ou deux et hop, un bug carabiné.


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  • Mots de tête n° 28   Avril 2010

     

      Racontez "votre grenier"

     (réel ou imaginaire)

     sous la forme d'écriture qui vous convient

     lieux, odeurs, sensations,....

     au cours de votre récit

    vous redécouvrirez

     5 objets

    personnels ou familiaux 

    vous appartenant réellement

       vous décrirez succintement ces objets dans leur contexte

     

     

        J’hésite à pénétrer dans ce grenier de la mémoire. C’est un peu comme ouvrir l’outre des vents. On caresse le moindre objet qui traîne, sans se rendre compte que l’on commence à dévider le peloton de sa vie.

      Et voilà. J’ouvre la porte, elle résiste un peu, comme si elle se faisait prier. Des zones d’ombre et des taches lumineuses qui m’attirent. Je palpe plus que je ne regarde.

      Sur le dossier d’une chaise pend une vieille ceinture de cuir desséché, avec boucles métalliques : je reçois une bouffée d’émotions anciennes. Je n’ai pas été longtemps Eclaireuse, mais toujours une indienne avec sa plume imaginaire dans les cheveux, le plus souvent possible dans les bois, dans les arbres. Me revient le parfum des frondaisons froissées ; elles m’ont sauvée de douleurs enfantines. J’ai toujours la plume. A la main.

      Je bute sur un petit objet qui traîne par terre et le ramasse : mon vieil opinel !

    Je revois ma première arrivée aux Glénan avec l’équipement requis : duvet, ciré, opinel. Grand soleil, mer plate. La transparence est telle qu’on dirait que le bateau flotte sur rien. J’ai beaucoup de souvenirs là-bas, comme cette nuit de Noël, lits de camp en étoile autour de la cheminée où brûle une membrure de chalutier… J’ai cassé la lame de l’opinel à la pêche aux palourdes près de l’île Logoden, mais je le garde comme une relique.

      Ah ! La baignoire gonflable ! Elle est toute avachie. Quel bonheur, le bain du bébé dans le cockpit,  l’eau de mer chauffée au soleil de la côte cantabrique, des espagnols qui regardent et rient, nous interpellent.A présent le bébé a 30 ans. Il fait toujours de la voile.

      Je pose mon regard sur une petite table recouverte d’une lirette que j’aplatis avec tendresse et respect : mon très aimé professeur de yoga me l’a offerte à l’un de ses retours de Madras. Souvenir de stages chaleureux, quiétude dans l’exigence.

      Tiens, ma flûte à bec, toute lisse, en bois très clair. Je n’ai pas dépassé le deuxième livret d’apprentissage. Mais cela m’a permis de connaître le bonheur de jouer des airs simples et beaux. L’impression de pénétrer la musique de l’intérieur.

      Ah ! Ça aussi…Non, j’entre dans les ombres. Restez tranquille, on vous connaît. Je tourne doucement le dos aux souvenirs. J’en conserve un remuement intérieur parfumé d’herbes froissées, de mer et de varech, et que je vais dissiper, dehors, dans le parfum des lilas au soleil.


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    Mais Mai…

    Mais mettre du blanc dans le vert,

    Du blanc dans le verre,

    Un p’tit blanc au comptoir,

    J’aime pas compter,

    J’préfère le rouge.

    Mais Mai…

    Mettre un peu de blanc dans le rouge.

    Mai est rose.


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    Après ce morne hiver les îlots refleurissent.

    Où étaient les patates,

    Les fèves en cet Avril se dressent fièrement.

    Là où fut le compost

    Les plants de pommes de terre font leur travail: ils poussent.

    Que l'amandier est beau,

    Couvert d'amandes; seront-elles douces ou bien amères?

    Jardin plein de promesses,

    Mai sera-t-il assez clément pour les tenir?


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  • Pour le Jeudi 29 Avril, un petit bonheur d'autrefois.

     

    J’ai tracé un sillon dans le vignoble de la mer

    Avec l’aileron de ma planche :

    J’étais le lien ténu entre l'eau et le vent.

    Un jour j’irai tirer le bois de taille,

    Voir l’ail et le souci dans les vignes.

     


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  • [Départ en weekend dans la brume matinale]

     

    Brume fleurissant

    A son lever :

    Ecumes de pissenlits.


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  • Quand le yoyo du temps nous donne le roulis,

    Que la prairie reçoit des embruns de lumière,

    Quand l'insecte imago dévore les bractées,

    Que les toupets explosent, ouvrent les capitules,

    Le printemps pubescent lance sa fronde: Avril.


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  • Frissonne

    La felouque comme un faisan

    Affairé, friand de faînes,

    Rassasié.

    La proue close, yeux de fennec

    Comme une fleur de fenugrec

    Fanée, toute fièvre

    Etanchée.


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  • Mots de tête n° 27

    Vous êtes au pied du mur.(C'est Brunô qui nous y met)

    Que se passe-t-il de l’autre côté ? (Et il demande d'espionner!)

     

    Il y a toujours un côté du mur à l’ombre,

    Il est humide, des recoins sombres ;

    C’est un refuge, un abri,

    Peut-être aussi un alibi

    Pour félonies :

    Mur affreux, symbole imbécile

    D’une humanité rétractile.

    Et puis on veut l’escalader,

    Regarder de l’autre côté

    Là où l’herbe n’est pas mauvaise,

    Elle y est folle : avoine, euphraise.

    Il y a le mur au soleil,

    Les pieds sont nus, joyeux orteils.

    Découvrir le passage, petit pan de mur jaune

    Pour s’évader, que l'on s'étonne.

    C’est un refuge, un abri,

    Peut-être aussi un alibi

    Pour rêveries.

     

    (un jour, je m'achèterai un dictionnaire de rimes...)

     


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    Livre de la vie grand ouvert

    Page de droite sont les fêlures, les autismes,

    Replis, extravagances et peurs ; de noires dérobades.

    Page de gauche, lumière, état de grâce, pudeur,

    Soifs de beautés, accords, accueils.

    Dans la pliure tombent les miettes,

    Bribes des uns et des autres

    Mélanges, métissages.

    Dans la pliure, ma vie de miettes.

     

     


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