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"La création du monde"
Si je devais créer le monde
Je ferais tournoyer ma fronde
Pour qu'elle détruise notre mappemonde,
Et c’est la mer qui serait ronde.
Dans cet aquarium à l’envers
Les poissons souffleraient des vers
Dans des bulles, envoyées en l’air.
Si je faisais tourner ma fronde
C’est la mer qui serait le monde.
Je ferais la vie plus légère.
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Poèmes inspirés par des improvisations artistiques associant un sculpteur , des musiciens, chanteuses, un écrivain.
Les espars craquent
La camarde vaque
Pour quelles ruptures ?
Rupture d’arc
Capture d’art
Arcades pures
Lectures d’arcs
Espars de lucre
Cassure d’espace.
Jet d’encre ?
Jet d’ancre ?
Jet d’arc ?
La seiche sèche
La sirène sirote
Et l’art, quel art ?
Nef des fous lancée dans la Ville.
Des mots mâchés crachés
Des jets d’arcs dans le Parc
Femme-Papier et Homme de Bois
Femmes de Gorges et Homme-Poèmes :
Ramassis Très Talentueux.
Un bus, axe de symétrie pour fantasia urbaine.
Ben-Hur insatiable trime : désaxé, a bu nu.
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Corolles ouvertes
Antennes mobiles
Pistils érigés
Tentacules déployés
Etamines épanouies :
Un bouquet de capteurs pour
Recueillir l’énergie.
GENÔME :
GNOME cherche
Elément perdu
Pourquoi avoir soif d’
Eternité ? Condamnés à vivre à perpétuité ?
Rire plutôt de cette présomption.
Essayer de survivre ;
Nager en buvant la tasse.
Nier le désespoir, rendre l’
Espérance pérenne.
Entrer en TRANSE
Pour être en FORME
En regardant la MER.
TRANSITER SUR LA TERRE
TRANSiter sur la terre
FORtune ou galère
MERci la vie.
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Partir de travers
Marcher à l’envers
Vermifuger la glose
Pulvériser la prose
Frôler, froufrouter, gant de velours
Poudre d’âme, poudre de ris
Sourire à moudre, savourer
Saveur fruitée
La vie.
Neutre perdu.
Flou qui sauve.
Soupe primordiale,
Sans nul binaire.
Neutre, où est ta noblesse ?
Gorge sèche sur
Guibolle molles.
Abstraction :
Moins je mets de sens,
Mieux je me sens.
J’erre et sens du dedans,
Songe muscardin.
Plaide, essence et relents
D’un monde radin.
Raide et tendue, sans chagrin.
Verglas rime avec chocolat
Cannelle avec gamelle.
Je ne puis faire rimer hamac et confiture.
Pourtant je me suis pris
Les pieds dans le hamac
Une crêpe garnie de confiture en main.
Suis mollement tombée.
Le téléphone avait finit d’sonner.
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Aveuglement des artifices
On trébuche, on tombe, on glisse
-Avec délice?
Dans quel noir précipice?
Inconscience destructrice
Ou innocence sans malice.
Quel sera le supplice?
Quand ça boulloche,
Tout s'effiloche.
Le monde est moche.
Que des reproches
Rien ne m'accroche
Je pars en floche.
Le Jeu de Pomme est d’origine anglaise.
Inventé par Newton,
Qui s’amusa un jour à tirer une pomme
Pour l’empêcher de tomber.
C’est ce qu’on appelle la Traction.
De nombreuses attractions effectuées sur des pommes
Donnent le Jus de Pomme.
On nomma l’arbitre « Jus-jeu »
Mot qui, par pesanteurs successives,
Devint Juge.
A un actif pelliculé
Il faut préserver une aura ;
Aux métabolismes ulcérés
-Il vaut mieux cesser le combat.
« glie »
En glissant sur la glie
Les gluons se sont agglutinés
Tels des glyphes de glycine,
Des glaires glauques amalgamées
Comme autant de glaviaux.
Glaner la glie dans les replis des glènes
Lovées. Gloser sur les glands que goberont
Des gorets gloutons. Glacer de glutineuses
Giclées de glie sur la glaise gluante.
Ah ! Déglutir un Gloria à petits coups de glotte
Conquérir Miraflorès pour mériter Valparaiso
Ou bien se contenter
D’un p’tit coin d’paradis à Palaiseau.
Partir en vrac dans les mondes flottants.
Morceaux épars qui se rassemblent,
Jusqu'à quand?
Croque la praline
Traque ta copine
Braque la chopine
Choque la bouline.
Entre la chèvre et le chou
Ce serait un beau chantage;
Entre la fièvre et le flou
On ferait tout un fromage;
Entre le mièvre et le mou
Je ferais bien le ménage
Mais...Entre le lièvre et le loup?
Un oiseau bariolé, éclats de bruits,
Fracas avide, rare raffut, fureur ;
Rêve de glisse sur des vagues fragiles,
Bain de lueurs laiteuses
En mer d’Arafura.
Ce matin la pluie
Tambourine ;
Dans mon crâne la glie,
Gélatine ?Entre la rétame
Et la gamelle
Il y a le vol plané.
Entre la flamme
Et l’étincelle
C’est un écran de fumée.
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Le croque-mots enterre nos peurs
En dégustant des mots vengeurs.
Il part en glissade sur une phrase
Suce les verbes, les écrase,
Slam, les déglutit d’un coup de glotte.
Et nous des oreilles on sirote.
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Dans la densité de la douleur dite
J’ai trouvé un chemin tracé.
Vos mots profonds ont tranché cru :
De failles oubliées sourd la trace
De vieux sentiments qui me blessent,
Bulle informe qui de loin remonte
Avec des mots pour ma douleur.
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En Octobre
Plus un concombre.
Les oiseaux, revenus en nombre
Se mêlent aux feuilles d'arbres
Qui tombent. Bientôt le figuier glabre
Ne donnera presque plus d'ombre.
Un peu d'eau encore dans le timbre-
Il a fait sec. Pour quel opprobre?
Argiope, araignée ethnique
Noire et jaune,
Vibre au milieu de sa toile
Marquée d'un zigzag graphique.
Dans l'archipel desséché
Les courgettes
Ont l'air de trompettes
Et les piments piquent du nez.
Dans le jardin
Des herbes folles
De folie ordinaire.Sous le cerisier
Le chat s’abrite.
Noires pensées ?
Que font les chats la nuit
Quand la lune
Grande ouverte, veille ?~Le printemps dégouline. Les roses en bouillie
On fait le plein de pluie. Le persil plat culmine.
~~Le persil plat culmine et va monter en graine.
La coriandre aussi et la folle roquette :
La houle monte haut dans l’archipel mouillé.
Il faut abandonner toute fierté absconse :
Si les framboises vont bien, le maïs rachitique
Ne saura soutenir la belle exubérance
De quelques haricots à rame un peu foutraques.
~~~De quelques haricots à rame un peu foutraques,
Attendre cependant qu’ils aient daigné germer.
Comme un chevalier blanc doté d’armes fatales
J’irai, taillant d’estoc et arrachant bien bas
Telle un épouvantail à pile Duracell,
Pourfendant les limaces pour la énième fois.
~~~~Pour la énième fois, après un midi calme,
Au diapason d’un gai grillon la tourterelle
Roule son chant. Tout ce que je ne perçois pas
D’une sieste à l’autre semble dormir. Mais aux aguets
De son air mou le chat se traîne. C’est midi calme.
Pour entrer dans mon port d’attache :
Sentir le jasmin dans la narine bâbord
Le chèvrefeuille dans la narine tribord
Mettre la barre droite et accoster sur l’erre.
Archipel – anarchie
Où règne la folie
Chienlit panachée
Charpie chipotée.
Silencieuse, souple, discrète,
La couleuvre
A coulé sous la vigne-vierge.Marée montante dans l’archipel.
L’herbe, vert goémon fertile
Monte à l’assaut des basses îles.
Vient la saison des fruits de Mai
Et pêche à pied dans l’archipel.
Minuscules, juteuses et sucrées
On mange les fèves en croqu’au sel
Avec une tartine de beurre.
Les arbres, bouffées de fumées vertes.
Des parfums à foison.
Du pollen.
Phéromones.
J’ai entendu le chant de l’amandier
Comme une eau fraîche qui s’écoule.
A la barre de la brouette, avec le pommier pour amer,
Comme un volcan cicatrisé aux fumerolles de fleurs roses.
Il faut virer sous l’amandier qui a des envies d’anarchie.
A la limite du grand large labouré de sillons,
Les pruniers désolés, funèbres Talenduics.
Ce matin sur l’herbe vert pomme,
Les feuilles grises des lavandes
Vibraient
D’un surprenant bleu ardoise,
Comme une dissonance.
Le sexe des pommes de terre ?
En avoir ou pas ?
Etre ou ne pas être
Une pomme de terre,
Un pot en fer.
Une motte de terre
Un mot de trop ?
Tout serait dans le germe :
La chair du sperme ?
Qu’est cette masse noire moll’poilue
Dans laquelle luit parfois
La fente d’un œil vert ?
Les pieds dans rosée de diamants,
Les fleurs de l’amandier
M’enivrent.
Moucherons dans le soleil
Comme poussière
Dans un rai de lumière.
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La brocante mouillée
Les parasols s'égouttent.
Les cartons ramollis se vident par le fond
Et les rares passants levant leur parapluie
Pataugent
Comme dans un film de Jacques Tati.
Ce serait: "Jour de pluie"
Pour pouvoir jouer au mikado
Avec les feuilles de la vigne-vierge,
Le vent en arrache les limbes
Qui tombent en rouges tourbillons.
Les pétioles restent accrochés,
Fourrure rose sur le mur
Qui ressemble à un hérisson.
Et puis eux aussi se détachent,
Et le vent joue au mikado.
[25 août]
Je crains qu'il ne lance sa foudre,
Jupiter, que j'ai pris pour Mars;
Et même si je n'ai rien à perdre
J'aimerais mieux ne pas en découdre
Avec les étoiles du soir.
La météo comme mon cœur :
L’angoisse le serre, et l’habite en sourdine
Comme un continuo.
Le soleil, lavé par la pluie, me fait sourire à nouveau.
Allégresse, teintée de tristesse.
Sehnsucht, saudade, mélancolie…
Un coulis de vent frais
A nappé
Des colonnes de nuages en transhumance.
Un vent de cleptres,
Un vent qui court
Sur les chaumes et les pailles.
Un chant de cleptres,
Sonnailles sèches.
Bain de mer
Chemin de fer
Un goût amer
L'été se perd.
L’averse a mouillé le sol
- Souille traversée d’eau sale –
- Et, versatile, a molli en vol.
Juillet met du vert dans son jaune.
Ver luisant, gouttes au soleil naissant,
Juillet se vautre dans les gemmes.
[7 octobre 2009]
Ces grands souffles d'air chaud,
Pour nourrir quelles peurs,
Quels fantasmes nouveaux?
Culpabilités vaines.
Soir après le jour: étoiles et planètes.
Matin avant le jour: vers luisants.
Bleu, ventre sans faim,
Trou noir vorace,
Gouffre d’infinis.
Bleu dense, profond, minéral,
Leurre de liberté,
Matière épaisse, chaleur abyssale.
Juin est bleu.
Bleu. C’est de la matière
Impalpable d’un ciel léger, volatile,
Emulsionné par le vent.
Bleu poudreux, crayeux, leurre de blancheur.
Bleu pastel, volatile.
Bleu qui vrille dans l’oreille ;
Bleu léger de papillon.
Avec la bise voici la grêle
Et ça éloise : où sont les berges ?
On se perd grave et l’on gamberge.
Revient la brise avec la frime.
Que fait la grive dans les framboises ?
Mais Mai…
Mais mettre du blanc dans le vert,
Du blanc dans le verre,
Un p’tit blanc au comptoir,
J’aime pas compter,
J’préfère le rouge.
Mais Mai…
Mettre un peu de blanc dans le rouge.
Mai est rose.
Bourrasques et sanglots
Foutraques, soubresauts.
Le vent qui secoue tout
Comme un fou.
Avril se dilue, aquarelle noyée ;
Dénouées, ligatures mentales ;
Lavés, résidus mémoriels :
Accueillir Mai, état de grâce ?
Secouer délicatement
Du bout des doigts la poussière
La poussière d'aurore boréale.
Le froid est une sombre prison,
Une gangue épaisse que seul
Un rayon d’air plus doux peut dissoudre.
A nuit noire
Lune ronde :
Ainsi va le monde.
Aujourd’hui Ste. Angèle,
Belle ange avec une aile,
Il y a un an que l’on gèle.
Elegna dans ses langes.
Et son leg? gelé, na!
Qu’est donc cette boule de terre
Absurde
Lancée comme boule de neige
A travers l’univers ?
En hiver, comme c’est étrange
Glace rime avec mésanges
Tristesse avec félicité.
En hiver comme c’est étrange
Rien n’est sûr, tout est fumée.
Froid cru de la nuit
Pétillante d’étoiles.
Entre les parenthèses
D’un coucher de soleil rougeoyant
Et son lever comme un rubis :
Nuit nacrée de lune amoindrie.
Dans la nuit bleue
Ciel floconneux :
Un œil de lune.
Quand le vent entre en transe
Le fanal se balance
Nuit de démence.
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