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A l'abordage ! Défi n° 39
De Olivier de Vaux, titi incorrigible:
Vous êtes pris d'une incoercible envie de faire pipi à un moment fort inopportun : racontez, mais sans faire usage de mots contenant la lettre i .
Pour relever le niveau, je l'ai fait en alexandrins.
Au temps de ma jeunesse, quand je fus aux Glénan,
De drôles de cabanes haubanées très serré,
Nommées des cunégondes, pour poser son caca
Et même le jus brûlant expulsé par l’urètre.
Quel confort agréable ! Vous ne savez pas tout :
Autre chose ce fut en voguant sur les flots,
Sur un bateau, de ceux propulsés par le vent.
Au temps de ma jeunesse, pas de confort moderne,
De cuvettes polyester à réserve de compost.
Ma place préférée : sur le balcon avant,
(Se cramponner très fort pour pas tomber à l’eau),
Ou tenue aux haubans. Et par grosse bourrasque ?
Exposer ses fesses aux embruns ? N’y pensez-pas !
Et le rhume de sept ans ? – chanson de ma grand’mère.
Alors on prend un seau, un banal seau de ménage
Et devant tout le monde, parfois* dans le carré !
On verse son jus dedans et on le jette à l’eau.
Pour les hommes, pas plus cool : muscles trop contractés
Empêchent le beau jet que l’on peut faire* au vent
Lorsque l’on a tourné tout autour du cap Horn.
Que la pudeur s’efface,
Quand ça presse, et menace
D’humecter son falzar :
Dedans, c’est le bazar.
Comment le faire* sécher
Dans un monde trempé ?
*même
*qu'on peut lancer
*le mettre à
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Eclat de beauté,
Tranchant qui blesse.
Eclat de clairvoyance,
Tranchant qui perce.
Beauté. Un éclat
Qui transperce
Et marque à jamais.
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Peut-on en aiguisant sa sensibilité
Trouver en soi l’éclat ?
Brisure nette, source de joie aux confins du bonheur.
Eclat serti à l’intérieur.
Peut-on, en affinant sa sensibilité
Trouver beautés en menues choses ?
Eclat et modeste attention.
Méditation ?
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La vase au soleil brille
Comme un miroir pulvérisé.
Derrière, la Gironde scintille
De mille reflets brisés.
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Un pré de cardères sèches :
Envol de chardonnerets,
Et des moineaux dans les fenouils.
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A deux jours d'intervalle, la brume. Le premier jour elle s'est levée rapidement. Le troisième elle persiste.
J'ai vu ce matin
Un poudroiement de brume
Monter dans la chaleur d'un rayon de soleil.
Un voile de moiteur brouille le paysage.
Les oiseaux sont discrets.
Les guêpes ont renoncé à leur festin de figues.
Dans mon âme la taie de la mélancolie
Comme reflet de la brume.
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Quand l’angoisse aride grignote,
Ronge, acide, fait sa pelote,
Alors aller chercher en soi
Le son qui va porter la voix.
Le son prend sa force du souffle
Depuis le sol qui lui insuffle
L’énergie, confiance en soi ;
Tenir et lâcher à la fois.
Il n’y a plus que la beauté
Du texte bien interprété ;
Rien d’autre qu’une plénitude
Comme un vol libre en altitude.
Par la présence à tout cela
Qu’est-ce qui s’est exprimé là ?
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C'est le poème du Jeudi 16 Septembre.Eglantine a proposé le thème des fleurs:
Aujourd'hui je regarde les fleurs.
Elles perdent leurs pétales, pleurent,
Larmes légères emportées par le vent
Qui souffle, mélancoliquement.
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De Saintonge, on prend le bac vers l’autre rive. Après les grues, si bien nommées, le paysage plat, indistinct, fait penser au rivage des Syrtes. On accoste, on débarque. On se perd un peu. Normal, ici des bouées sont à terre, et les phares sont-ils encore repaire ? Voici une Syrte qui m’accueille. Ce n’est pas une Syrte, c’est Tricôtine, comme une petite sœur. C’est tout simple, et tout chaleureux. Son cœur est dans sa main autant que dans ses mots. Ici les amers sont des tours. On haut, peut-être 20m au dessus du niveau de la mer, les sillages des vignobles, puis les courants de la Gironde, puis la houle des coteaux de l’autre rive. On rentre, riche de la rencontre. Un médaillon au cou comme sceau d’amitié.
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Dans sa grande magnanimité, Olivier de Vaux, comme je n'arrivais pas à atteindre la cheville, m'a suggéré d'aller de la main au pied (comme si c'était plus facile. Je l'imagine, raide comme un bâton, atteignant d'abord la cuisse, puis péniblement le mollet). Bref, j'ai presque réussi. Presque, parce que atteindre le pied, facile! mais en 5 étapes, non, il m'en a fallu 6. Puisque c'est comme ça, je vais faire la remontée (attention aux lombaires):
Il chante comme un pied!
Il veut apprendre un lied
Devrait briser ce lien
Et ferait mieux de brâmer "le lion
Est mort ce soir", ce pauvre pion
Qui se pavane comme un paon.
Je me retiens pour ne pas lui mettre un pain
Du revers de la main.
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