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Merci à Hauteclaire pour le beau thème qu'elle a choisi: j'ai pondu deux fois!
Premier oeuf:
Poème enfantin
Si la mer était ma mère
Elle aurait accouché
D'une algue pélagique
Aux reflets mordorés.
Si la mer était ma mère
Elle m'aurait fait chevaucher
Des hippocampes échevelés.
Si la mer était ma mère
Dans l'écume je me roulerais.
Deuxième oeuf:
Le balancement des étoiles
M'emporte sur le fil du vent
Je flotte la mer est une toile
Qui frissonne au souffle du temps.
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Merci à tous ceux qui ont joué, et je me réjouis que tous aient perdu!
1 J’ai rencontré le capitaine Haddock
Il était à court de whisky, nous en avions un peu à bord.
Il est venu avec sa pipe et il s’est assis à tribord.
Foin d’aventures avec Tintin, la Castafiore.
Il nous raconta ses sorties : partir plein nord-
Et quand il n’avait plus de vivres, retour au port.
1 Vrai. Surprise d’une escale, un soir, dans un petit port, quand les pêcheurs offraient encore une place à leurs flancs. Nous nous trouvâmes à couple – c’est l’expression – d’un autre modeste petit voilier dont l’unique occupant était…Le capitaine Haddock. Le vrai, le célèbre. Je ne lui ai jamais connu d’autre nom, mais il en avait un, bien sûr, ce commandant au long cours en retraite, personnage mythique des Glénan, un taiseux solitaire et bougon, misanthrope. Mon mari l’avait connu, tous deux s’étaient appréciés. Il fut bavard. A la lumière vacillante de notre petite lampe tempête, cet homme âgé nous raconta effectivement que quand il n’allait pas bien, il partait plein ouest (le nord, c’était pour les besoins de la rime) jusqu’à ce qu’il ait retrouvé la sérénité. Alors il revenait. Nous apprîmes avec tristesse sa mort peu de temps après cette rencontre marquante.
2 J’ai navigué avec Eric Tabarly
Sur son grand ketch noir nous entrâmes,
La nuit commençait à tomber,
Dans le Belon, pour y mouiller.
2 Faux. Nous naviguions sur « Iroise », ketch bleu marine, un des plus gros bateaux des Glénan. Direction Port-Manech pour y passer la nuit, à l’échouage le long du môle. Tabarly, sur son grand ketch noir, nous avait précédés de quelques minutes, mais lui était entré dans la rivière Belon pour y mouiller. A la nuit tombante, on pouvait à la rigueur confondre les deux bateaux, aussi lorsque nous nous amarrâmes, un attroupement de badauds attendait de voir jaillir des profondeurs, pour l’applaudir, un Tabarly qui n’apparût pas.
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Un cheval noir au bord de l’eau
Une troupe de bernaches s’envole
De petits paquets d’algues colorées
Parmi des méduses échouées.
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Quelque chose de brut, râpeux,
Brouillon. De raffiné aussi.
Des fulgurances, parfois audaces,
Et de calmes méditations
Qui apaisent un peu les angoisses.
Quelque chose est là malgré tout
Qui transcende l'inachèvement;
Nourri peu à peu de bonheur.
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Poème de Léon-Paul Fargue « Kiosque »
En vain la mer fait le voyage
Du fond de l’horizon pour baigner tes pieds sages.
Tu les retires
Toujours à temps.
Tu te tais, je ne dis rien,
Mais n’en pensons pas plus, peut-être.
Mais les lucioles de proche en proche
Ont tiré leur lampe de poche
Tout exprès pour faire briller
Sur tes yeux calmes cette larme
Que je fus un jour obligé de boire
La mer est bien assez salée.
Une méduse blonde et bleue
Qui veut s’instruire en s’attristant
Traverse les étages bondés de la mer,
Nette et claire comme un ascenseur,
Et décoiffe sa lampe à fleur d’eau
Pour te voir feindre sur le sable
Avec ton ombrelle, en pleurant,
Les trois cas d’égalité des triangles.
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Avenue de la nuit bordée de lourds fantômes.
Des effrois à venir, contre ceux du passé.
Tâtonner à l’aveugle, cesser de se cogner
Aux parois entêtantes de l’être inachevé.
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Ma charmante voisine
Nommée Tricôtine
A bravé la mer et les flots
Pour venir mettre un petit mot
Dans un recoin de ma cuisine.
Est repartie sous la pluie fine.
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La coque, inclinée, trace sa route.
Être là.
Mer calme, et tout ce ciel.
J’appartiens au monde.
Sillage qui s’efface.
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