• Chère Lyly, j'ai failli oublier. La belle contribution de Lenaïg me sort de la léthargie où m'a plongée la pluie incessante, et je propose un poème de Francis Blanche, qui devance un peu la saison:

    Dans les bois de l’hiver nos étés se promènent

    Nous les suivons de loin au hasard des sentiers

    Vêtus de souvenirs ils sont là tout entiers

    peuplant de chants d’oiseaux les clairières de chênes

     

    Il faut si peu de chose au bois qui s’effeuillait

    pour faire un carnaval dans ses branches défaites

    Un rayon de soleil fait éclater la fête

    un carré de ciel bleu fait renaître juillet

     

    Les figuiers de Bandol et les pins des Issambres

    accrochent leurs parfums dans les taillis déserts

    et les chants de l’été viennent mêler des airs

    de farandole folle aux valses de décembre


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  • Les feuilles de figuier

    Se bousculent en tombant,

    Lourdes comme des ivrognes,

    Grisées par leur chute même.


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  • Qui donc ici

    Scie

    La brume

    Comme une grume :

    La tronçonneuse.


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  •   Luxembourg1

     

    Des chaises artistement posées

    Sur l’allée gravillonnée,

    Dans le jardin du Luxembourg,

    Découvertes au détour

    De ma flânerie. Et j’imagine

    Que Rouergat les dessine

    En enfilade. Au fond des gens

    Qui s’éloignent à pas lents.


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  • Dans la nuit

    Sous la pluie

    Cônes de lumière :

    Deux réverbères.

    Et puis la brume

    Levée allume,

    Les estompant,

    Des ors mouvants..


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  • Qu’il fait doux ce matin. Les feuilles tombent à peine.

    Tout est calme, posé. Les oiseaux se retiennent

    De chanter : vols furtifs, appels presque étouffés.

    Tétant le raisin sec des frelons réveillés

    Cherchent en vain le dernier jus. Les étourneaux

    Pillent les figues restées vertes, et près de l’eau

    L’appel d’une grenouille rompt la tranquillité.

    Il fait doux ce matin. Les oiseaux vont chanter.


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  • Il y a à l’automne une douceur qui ploie.

    Des couleurs qui flamboient

    Puis dans des tons de brun s’éteignent ; ils s’assombrissent

    En nuances intimistes.

    Envie de chocolat, ou de café bien fort :

    Douceur et réconfort.


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  • Parfois il se déploie,

    S’élargit et s’étale ;

    Il miroite et chatoie

    - aurore boréale ?

    Souvent tout étriqué

    Il me serre le cœur :

    Le temps est attaché

    A mes humeurs.


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  • Les aoûtats repus terrassés par le froid

    Ont déserté enfin les herbes du jardin :

    Les premières fraîcheurs ont eu raison, je crois

    Des hôtes invisibles qui me piquaient sans fin.

    Moins de prurits putrides – il reste les moustiques.

    J'espère que les poissons, dans la réserve d'eau,

    Dévoreront les larves de ces bêtes iniques

    Et que pour quelque temps encore il fera beau.


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  • Voici pour ce Jeudi deux ditiques tirés du roman classique chinois "Le rêve dans le pavillon rouge", dans lequel il y a beaucoup de poésies, et un luxe de descriptions minutieuses avec un nombre incalculable (mais peut-être étudié et calculé par quelque chercheur) d'adjectifs et d'expressions pour exprimer des nuances de couleur.

     

    Regrets de printemps, tristesse d'automne, elles-mêmes les ont cherchés;

    Figures de fleurs, visages de lune, pour qui donc fleurit leur beauté?

      ~

    Le jus des gemmes déborde des cupules de verre,

    Et les sucs de jade épaissit au creux des tasses d'ambre.


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