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Par Nounedeb le 18 Août 2011 à 06:19
Sur le thème "Les chemins de campagne" proposé par
Un poème de Georges Bonnet dans "un ciel à hauteur d'homme" aux édition de L J'ai pris un chemin empierré puis un sentier
bordé de haies hautes et denses silencieuses
à mon approche
J'ai marché à pas lents pour ne pas déranger
L'oreille plaquée contre l'écorce d'un noyer
j'ai vainement tenté de surprendre ce que
murmurent les arbres leur petite musique
à la fois si proche et si différente de la mienne
J'écris maintenant derrière ma fenêtre et quand
j'écris les mots me regardent
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Par Nounedeb le 26 Mai 2011 à 08:08
Tout d’abord ce proverbe japonais :
« Dans le goûter de l’enfant on trouve les pensées de la mère. »
Et ce texte de D.H. Lawrence :
« Personne ne pourra jamais posséder mon âme. Elle a été à ma mère, et elle ne sera plus jamais à personne. Personne ne pourra plus jamais entrer ainsi en moi et me respirer comme une atmosphère. »
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Par Nounedeb le 17 Mars 2011 à 08:08
Catiechris nous envoie dans les étoiles? Jean-Pierre Luminet, astrophysicien et poète, s'impose!
Ciel nocturne
peuple d'étincelles
ta nuit est une mer sans rivages dont les jours
sont des îles.
Il y a des portions de firmament
vides d'étoiles et d'un noir absolu
Certains y voient de simples déchirures
entre les amas stellaires
D'autres navigateurs prétendent que ces
masses d'ombre frappent d'aveuglement ceux
Qui les regardent
Et cet autre:
Quand la lumière se matérialise en fleurs
blanches sur les buissons
elle paraît douloureuse seulement aux yeux
de chair
Et le regard intérieur est pénétration
lumineuse
"Itinéraire céleste" le cherche midi
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Par Nounedeb le 10 Mars 2011 à 08:08
Ecrit de femme. La force et de la délicatesse d' Andrée Chedid, que je sens si proche encore.
Multiple
Je fonce vers l'horizon
Qui s'écarte
Je m'empare du temps
Qui me fuit
J'épouse mes visages
D'enfance
J'adopte mes corps
D'aujourd'hui
Je me grave
dans mes turbulences
Je pénètre
Mes embellies
Je suis multiple
Je ne suis personne
Je suis d'ailleurs
Je suis d'ici
Sans me hâter
Je m'acclimate
A l'immanence
De la nuit.
Andrée Chedid "Rythmes" Gallimard
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Par Nounedeb le 3 Mars 2011 à 08:08
Pourquoi donc est-ce un homme qui décrit aussi bien mon homme idéal ?
Cherche un homme qui n’existe pas
Beau
Mais pas trop.
Doux et rude
Paillard bien que prude
Religieux et mécréant
Peau de vache et bon enfant
Fleurant le soufre et la lavande
Végétarien aimant la viande.
Voyageur et casanier
Désinvolte et cavalier :
A toutes les heures qui sonnent
S’occupant de ma personne
Aux grands, aux petits soins
Surtout quand j’ai le rhume des foins.
Me procurant belle aisance
Sans éprouver de repentance
Point jaloux de mes soupirants
Allons plus loin : de mes amants
Tant il bénit mon existence !
Faisant semblant d’être ailleurs
Quand il m’attend chez le coiffeur.
M’amenant toujours au théâtre
Quand c’est Antoine et Cléopâtre.
Toujours chic, même débraillé
Même complètement déshabillé
Froid
Comme saint Eloi
Chaud
Quand il le faut.
Prônant le pour et son contraire
Trois mailles à l’endroit trois mailles à l’envers
N’importe quoi pour me plaire
Bon. De ce pas
Je vais aller me promener au Bois
Si quelquefois…quelquefois
Je rencontre un homme qui n’existe pas.
René de Obaldia « Fantasmes de demoiselles » chez Grasset
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Par Nounedeb le 14 Février 2011 à 07:07
Tiré de "La forêt de l'amour en nous" paru au Mercure de France.
Traduit de l'arabe par Vénus Khoury et Issa Makhlouf
Là où tu es, tu dois être un corps qui va
Et vient autour de moi, comme sa maison
Ni rêve, ni image, ni illusion
Un corps qui se renouvelle entre mes lèvres,
Entre mes mains, dans ce que je vois, s'élève en moi
Rdescend, un corps égal
Au feu à l'eau au vent et à l'alchimie
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Par Nounedeb le 9 Décembre 2010 à 07:07
Poème de Léon-Paul Fargue « Kiosque »
En vain la mer fait le voyage
Du fond de l’horizon pour baigner tes pieds sages.
Tu les retires
Toujours à temps.
Tu te tais, je ne dis rien,
Mais n’en pensons pas plus, peut-être.
Mais les lucioles de proche en proche
Ont tiré leur lampe de poche
Tout exprès pour faire briller
Sur tes yeux calmes cette larme
Que je fus un jour obligé de boire
La mer est bien assez salée.
Une méduse blonde et bleue
Qui veut s’instruire en s’attristant
Traverse les étages bondés de la mer,
Nette et claire comme un ascenseur,
Et décoiffe sa lampe à fleur d’eau
Pour te voir feindre sur le sable
Avec ton ombrelle, en pleurant,
Les trois cas d’égalité des triangles.
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Par Nounedeb le 11 Novembre 2010 à 16:30
Chère Lyly, j'ai failli oublier. La belle contribution de Lenaïg me sort de la léthargie où m'a plongée la pluie incessante, et je propose un poème de Francis Blanche, qui devance un peu la saison:
Dans les bois de l’hiver nos étés se promènent
Nous les suivons de loin au hasard des sentiers
Vêtus de souvenirs ils sont là tout entiers
peuplant de chants d’oiseaux les clairières de chênes
Il faut si peu de chose au bois qui s’effeuillait
pour faire un carnaval dans ses branches défaites
Un rayon de soleil fait éclater la fête
un carré de ciel bleu fait renaître juillet
Les figuiers de Bandol et les pins des Issambres
accrochent leurs parfums dans les taillis déserts
et les chants de l’été viennent mêler des airs
de farandole folle aux valses de décembre
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Par Nounedeb le 21 Octobre 2010 à 08:08
Voici pour ce Jeudi deux ditiques tirés du roman classique chinois "Le rêve dans le pavillon rouge", dans lequel il y a beaucoup de poésies, et un luxe de descriptions minutieuses avec un nombre incalculable (mais peut-être étudié et calculé par quelque chercheur) d'adjectifs et d'expressions pour exprimer des nuances de couleur.
Regrets de printemps, tristesse d'automne, elles-mêmes les ont cherchés;
Figures de fleurs, visages de lune, pour qui donc fleurit leur beauté?
~
Le jus des gemmes déborde des cupules de verre,
Et les sucs de jade épaissit au creux des tasses d'ambre.
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Par Nounedeb le 7 Octobre 2010 à 07:07
Pour Olivier de Vaux, ce poème de Jacques Roubaud:
"Les pigeons de Paris"
Les pigeons qui chient sur Paris
ses arbres ses bancs ses automobiles
attendent que l'Hôtel de ville
soit propre pour le couvrir de pipi
Les pigeons pollués et gris
polluent de leurs acides chiures
façades vitrines et toitures
les parcs les balcons les mairies
Les pigeons à l'oeil archibête
choisissent principalement ma tête
pour y projeter leurs immondices
à la consistance de petits suisses
Ils ne trouvent rien de mieux à faire
dans Paris la Ville Lumière.
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