• N'ayant matériellement pas le temps d'écrire un nouveau conte, je ressors pour ce défi cette suite à "Boucle d'or" que j'avais écrite en dédicace à Sanschichis

     

    La petite oursonne verte.

         Vous souvenez vous de Boucle d’Or qui, effrayée à son réveil, s’était sauvée de la maison des trois ours ? Cependant ceux-ci ne lui voulaient pas de mal. Chez les ours les étrangers sont bienvenus. Ils auraient voulu la retrouver et l’inviter à boire un bon chocolat au miel, plutôt que de la soupe. Ils auraient voulu lui offrir quelque chose pour qu’elle oublie sa peur.

         Mais quel cadeau ? Que savent les ours d’une petite fille ? Cependant ils se mirent en quête par les chemins de la forêt au cœur de laquelle ils avaient fait leur maison.

         Au détour d’un sentier, le petit ours découvrit, accrochée à une ronce, une peluche rose. Elle avait été tellement cajolée et suçotée qu’il lui manquait une oreille. – « Le doudou de Boucle d’Or ! Elle l’a perdu lorsqu’elle s’est enfuie ! » s’écria le petit ours. Il faudrait lui en offrir un autre. C’était le meilleur cadeau qu’ils puissent faire. Mais quelle idée de doudou pouvaient avoir des ours ? Une pomme de pin ? Un rayon de miel ?

    Dans les forêts les premiers jours de l’hiver, si courts, sont propices aux mystères, et les sombres nuits plus encore. Trottant, pleins d’ardeur, sur les chemins du rêve, ils découvrirent le plus ravissant sapin qu’on puisse imaginer : petit, touffu, gai et frisé. Ils s’assirent devant lui sur leur derrière et fermèrent les yeux.

         Et là, de toute leur petite âme, ils imaginèrent ; et leurs imaginations se croisaient, se quittaient, s’enroulaient, se tricotaient jusqu’à former une tresse si forte que lorsqu’ils ouvrirent les yeux, ils virent que le sapin était devenu une ravissante petite oursonne de peluche verte.

         Sans un bruit, ils la cueillirent ; sans un bruit, ils allèrent la déposer devant la maison de Boucle d’Or. Sans un bruit, ils retournèrent se coucher. Le grand ours dans son grand lit, le moyen ours dans son moyen lit, et le petit ours dans son petit lit.

      Ah ! C’était la nuit de Noël…


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  •  

    M étamorphosé par son casque,

    A cheval sur la Tarasque

    S e livrant à toutes les frasques

    Q ui venaient à son esprit fantasque,

    U ne main retenant ses basques.

    E n se penchant sur une vasque,

    S urpris, il tomba le masque.


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  • Mots de tête n° 28   Avril 2010

     

      Racontez "votre grenier"

     (réel ou imaginaire)

     sous la forme d'écriture qui vous convient

     lieux, odeurs, sensations,....

     au cours de votre récit

    vous redécouvrirez

     5 objets

    personnels ou familiaux 

    vous appartenant réellement

       vous décrirez succintement ces objets dans leur contexte

     

     

        J’hésite à pénétrer dans ce grenier de la mémoire. C’est un peu comme ouvrir l’outre des vents. On caresse le moindre objet qui traîne, sans se rendre compte que l’on commence à dévider le peloton de sa vie.

      Et voilà. J’ouvre la porte, elle résiste un peu, comme si elle se faisait prier. Des zones d’ombre et des taches lumineuses qui m’attirent. Je palpe plus que je ne regarde.

      Sur le dossier d’une chaise pend une vieille ceinture de cuir desséché, avec boucles métalliques : je reçois une bouffée d’émotions anciennes. Je n’ai pas été longtemps Eclaireuse, mais toujours une indienne avec sa plume imaginaire dans les cheveux, le plus souvent possible dans les bois, dans les arbres. Me revient le parfum des frondaisons froissées ; elles m’ont sauvée de douleurs enfantines. J’ai toujours la plume. A la main.

      Je bute sur un petit objet qui traîne par terre et le ramasse : mon vieil opinel !

    Je revois ma première arrivée aux Glénan avec l’équipement requis : duvet, ciré, opinel. Grand soleil, mer plate. La transparence est telle qu’on dirait que le bateau flotte sur rien. J’ai beaucoup de souvenirs là-bas, comme cette nuit de Noël, lits de camp en étoile autour de la cheminée où brûle une membrure de chalutier… J’ai cassé la lame de l’opinel à la pêche aux palourdes près de l’île Logoden, mais je le garde comme une relique.

      Ah ! La baignoire gonflable ! Elle est toute avachie. Quel bonheur, le bain du bébé dans le cockpit,  l’eau de mer chauffée au soleil de la côte cantabrique, des espagnols qui regardent et rient, nous interpellent.A présent le bébé a 30 ans. Il fait toujours de la voile.

      Je pose mon regard sur une petite table recouverte d’une lirette que j’aplatis avec tendresse et respect : mon très aimé professeur de yoga me l’a offerte à l’un de ses retours de Madras. Souvenir de stages chaleureux, quiétude dans l’exigence.

      Tiens, ma flûte à bec, toute lisse, en bois très clair. Je n’ai pas dépassé le deuxième livret d’apprentissage. Mais cela m’a permis de connaître le bonheur de jouer des airs simples et beaux. L’impression de pénétrer la musique de l’intérieur.

      Ah ! Ça aussi…Non, j’entre dans les ombres. Restez tranquille, on vous connaît. Je tourne doucement le dos aux souvenirs. J’en conserve un remuement intérieur parfumé d’herbes froissées, de mer et de varech, et que je vais dissiper, dehors, dans le parfum des lilas au soleil.


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  • Mots de tête n° 27

    Vous êtes au pied du mur.(C'est Brunô qui nous y met)

    Que se passe-t-il de l’autre côté ? (Et il demande d'espionner!)

     

    Il y a toujours un côté du mur à l’ombre,

    Il est humide, des recoins sombres ;

    C’est un refuge, un abri,

    Peut-être aussi un alibi

    Pour félonies :

    Mur affreux, symbole imbécile

    D’une humanité rétractile.

    Et puis on veut l’escalader,

    Regarder de l’autre côté

    Là où l’herbe n’est pas mauvaise,

    Elle y est folle : avoine, euphraise.

    Il y a le mur au soleil,

    Les pieds sont nus, joyeux orteils.

    Découvrir le passage, petit pan de mur jaune

    Pour s’évader, que l'on s'étonne.

    C’est un refuge, un abri,

    Peut-être aussi un alibi

    Pour rêveries.

     

    (un jour, je m'achèterai un dictionnaire de rimes...)

     


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  • Brunô nous convie cette fois à célébrer l'arrivée du printemps par un enterrement de première classe: Novembre en Mars?

    A l'enterrement d'mes illusions
    Souvent je suis allée,
    Car toujours, et à profusion,
    Elles ont repoussé.


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  • JEU D' ECRITURE PROPOSE PAR " JANUS ", et vu chez DOMINIQUE.  Règle : composez un quatrain (strophe de quatre vers) d'octosyllabes (vers de huit pieds) sur deux rimes croisées (abab) alternant rime féminine et rime…

    Le carnaval battait son plein
    Mais Pierrot cherchait Colombine -
    Aurait-il pu rester serein
    Sans cette lucarne assassine?


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  • 1) HIVER / EMOTION / INVITER
    Inviter l'hiver à sa table, gèle gravement les émotions.

    2) AMOUR / MOUCHE / REGARDER
    Mais si l'on regarde bien les mouches on voit que l'amour est accessible à tous.

    3) SORTIR / CAFE / PHOTO
    Deviner l'avenir dans le marc de café et prendre en photo le futur pour pouvoir enfin sortir du cadre.

    4) VICTOIRE / FINIR / UNION
    Ne pas faire comme les mouches: Fêter la victoire de l'union libre, et finir sa vie dans le marc de café.


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  • Déjà Jeudi! Je dois farfouiller dans des vieilleries pour honorer le rendez-vous.Il y avait des mots imposés que j'ai soulignés. Bises, croqueurs.

    J’ai mis des mots dans mon kaléidoscope.

    Je l’ai fait tourner,

    J’ai vu des textes flamboyants,

    J’ai entendu des accents d’outre-ciel ;

    Je l’ai tourné jusqu’à plus soif,

    Et les accents se sont tressés :

    J’ai entendu le chant du monde.


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  • "La création du monde"

     

    Si je devais créer le monde

    Je ferais tournoyer ma fronde

    Pour qu'elle détruise notre mappemonde,

    Et c’est la mer qui serait ronde.

    Dans cet aquarium à l’envers

    Les poissons souffleraient des vers

    Dans des bulles, envoyées en l’air.

    Si je faisais tourner ma fronde

    C’est la mer qui serait le monde.

    Je ferais la vie plus légère.


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