• J’ai découvert récemment la forme poétique dite « pantoum », d'origine malaise. J’avais envie de m’y essayer. J’avais d’autre part aimé la nouvelle "Pierre Noire" du poète mongol Dashdorjiin Natsagdorj (1906-1937), présentée chez Poésie et Racbouni

    Voici:

     

    Nina, les nuits d'été sont courtes.

    Je voudrais sortir de l'oubli

    Nos retrouvailles sous la yourte,

    A l'âge où l'on est sans souci.

     

    Je voudrais sortir de l'oubli

    Nos baisers à l'ombre d'un orme,

    A l'âge où l'on est sans souci.

    Ne plus te voir verser de larmes.

     

    Nos baisers à l'ombre d'un orme

    J'y pense, étendu sur mon lit.

    Ne plus te voir verser de larmes,

    Nina, ne plus voir ton dépit.

     

    J'y pense, étendu sur mon lit.

    "Aya", ce mot me vient en rêve.

    Nina, ne plus voir ton dépit:

    Soudain, il faut que je me lève!

     

    "Aya", ce mot me vient en rêve;

    J'irai sur mon cheval rétif.

    Soudain il faut que je me lève

    Pour un départ définitif.

     

    J'irai, sur mon cheval rétif,

    J'irai jusqu'à la Pierre Noire

    Pour un départ définitif,

    Pour un voyage expiatoire.

     

    J'irai jusqu'à la Pierre Noire,

    J'irai, mon coeur s'est adouci;

    Pour un voyage expiatoire,

    A l'âge où l'on est sans souci.

     


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  • Commencez par "il était une fois", a demandé Mémette, en suggérant d'entremêler les contes. J'ai fait une petite tresse:

     

    Il était une fois un petit chaperon rouge qui, ayant croqué  la pomme des Hespérides que lui avait donné le grand méchant loup, s’endormit pour cent ans. Au bout de ce rêve, un nain grincheux la découvrit et l’éveilla en la secouant bien fort.

    Ils ne se marièrent pas, et n’auraient pas eu d'enfant si le chaperon rouge n'avait croqué la pomme. Elle en eut donc un petit, qui naquit dans une citrouille, et qu’elle appela Poucet.

     

     


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  • Cette fois là, telle était la contrainte:

    Vous choisissez l'ordre, et le style (rimes suivies, rimes enlacées), avec les rimes suivantes:
    - brebis - rubis
    - crèche - brèche
    - comtesse - faiblesse
    - mufle - buffle
    - m'aime - quand même
    - tambour - sourd
    - couteau - coteau
    - vagabonde - blonde
    - minuscule - pellicule
    - orfèvre - Sèvres

    Il aimait bien jouer du tambour
    Tout en surveillant ses brebis,
    Tantôt sur les bords de la Sèvre
    Niortaise, tantôt sur les coteaux.
    La nuit les menait à la crèche
    - Penser à colmater la brèche.
    Dans sa poche avait un couteau:
    Il était devenu orfèvre,
    Sculptant du bois comme rubis.
    Le tambour l'avait rendu sourd.

    Dans sa jeunesse vagabonde
    Avait rencontré une comtesse
    Qui avait des pieds minuscules,
    Et s'était dit: pourvu qu'elle m'aime!
    Mais il s'était conduit en mufle:
    Il imitait le cri du buffle
    (Elle était sauvage, mais quand même!)
    Tout en brossant ses pellicules,
    Car il avait quelques faiblesses:
    Il aimait trop la bière blonde.


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  •  

    A la "terza rima", (grâce à Catheau qui me l'a fait connaître) avec les mots: bourlinguer, barman, billevesées, bouée, billard, boomerang, bougainvillée, brindille, bouchon, batifoler, proposés par "Des papous..."

    (vous pouvez jouer aussi, soit sur le site "Des papous dans la tête" comme je le fais avant de publier ici, soit sur vos blogs.

     

    L’avait tant bourlingué que plus un poil de sec.
    Pour parer les tempêtes l’avait ceint sa bouée,
    Agrippé à l’archet pour jouer du rebec.

    Dans des mondes flottants, fraîches bougainvillées
    Répandues, à la brune, sur de sombres billards,
    Un barman éperdu par de blondes fessées

    Taquine la brindille au malicieux regard.
    A ses billevesées il oppose un sourire,
    Comme un vol de boomerang toujours sur le départ,

    Pendant qu’ Éva* ravie roule les R, ou pire,
    Renvoyant le bouchon que Mikel a lancé
    Si loin qu’il m’a ferrée et que je dois écrire.

    Mon poème s’achève ; assez batifolé.

    *Eva Almassy, écrivaine et membre émérite des "Papous"


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  •   Voici un livre, comme nous le suggère Mémette

    J’aime sa couverture graphique,

    Peu épais, il est bien en main.

    Les caractères en Garamond.

    « Encore et encore, on lui demande comment il s’appelle. »

    J’ai commencé à lire. Je ne m’arrête plus.

    C’est une histoire singulière,

    C’est une histoire qui dit tout

    D’un enfant perdu.

    J’ai fini, j’ai la gorge serrée.

    Une écriture sobre et belle.

    Chez Zulma, de Hubert Haddad: Opium Poppy.

    Livre


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  •  

    Dans "les Papous", ces mots étaient proposés: Balbutier, genou, digicode, bastringue, Picasso, martingale, cahin-caha, bougonner, arpège, zeugme.

     

    Cahin-caha, ils sortirent du bastringue, firent trois tours du quartier avant de reconnaître l’entrée de leur immeuble. C’est devant le digicode que commença la dispute. Évidemment ils avaient oublié le code. En bougonnant, Martin, le musicien, essayait de convertir "arpège" en une série de chiffres, tandis que Gale, le poète, balbutiait : "zeugme", je te dis que c’est "zeugme", et il égrenait 26, 5, 21, 7…Martin l’agrippa-t-alors, ils tombèrent à genoux, roulèrent au sol, bras et jambes emmêlés, on aurait dit un Picasso! Quand, épuisés et transis, la mémoire leur revint. Ils s’écrièrent alors ensemble, comme un seul homme : Martingale ! Et tapèrent 13, 1, 18,…

     

    ...Et un autre, en réponse à un certain Mikel:

     

    Picasso, ayant bougonné
    Tout l’été
    Se trouva cahin-caha
    Quand l’arthrose du genou
    L’enflamma.
    En plus de ce mauvais coup
    Il ne pouvait plus rouler
    Ni les R, ni les zeugmes :
    Digicode vandalisé
    De son intellect en phlegme.
    Il alla chanter l’arpège,
    La tête lourde et le pied lège
    Chez le bastringue, son voisin,
    Qui lui fila une mandale
    En guise de martingale,
    Et l’installa sur un coussin.
    Vous balbutiez, Picasso?
    Peignez donc maintenant. Au boulot !


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  •  

    Ouvrir les branches du compas

    S’évader du cercle coupable

    Où les signes sont d’impalpables

    Et énigmatiques agrégats.

     

    Passer à travers les climats

    Se perdre. Plus rien n’est stable.

    Juste une main charitable-

    Mais la douceur du sofa

     

    Où Goya étend sa Maja.

    L’art, quand plus rien de fiable.

    Une douceur inconsolable

    Se berce d’un alléluia.

     

    maja-nue

     

     


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  • 5 courts poèmes pour 5 photos.

     

    Laisse à Cadet

     Petit poisson deviendra

    Grand pourvu que 

    Dieu lui prête vie.

     

     Violon

    Palmiers de lumière

    Vite disparus.

    Reste la fumée.

     

    2011 Arnèche hiéroglyphes

    Vue aérienne

    Révélant les ruines

    D’une cité ancienne.

     

    DIVERS 1083

    Les violoncelles flirtent

    Avec les sièges en mariées.

    Projecteurs indiscrets !

     

    Chaussure bleue

    Concours de lancer de savates

    A Rio de Janeiro.

    On n’a pas retrouvé la gagnante.


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  •  

    Laisse à CadetViolon

     

    2011 Arnèche hiéroglyphesDIVERS 1083

     Chaussure bleue

     


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  •  

    Lilou Fredotte nous propose ce défi:

    Quel drame terrible a bien pu pousser

    celui qui a "réellement" donné sa langue au chat ?

      A partir d'une expression choisie

    dans le poème de

     Claude ROY

      Je vous invite à inventer une histoire en prenant

    littéralement une ou plusieurs de ces expressions

    au pied de la lettre.

     

     

    Ayant donné sa langue au chat pour empêcher celui-ci de vouloir endormir le mulot qu’il avait attrapé pour le manger, il ne put crier « au loup » quand il vit le fauve se dédoubler pour courir deux lièvres à la fois. Ne pouvant se justifier, il ne lui restait plus qu’à avaler des couleuvres (sans les mâcher), punition qu’on lui infligea après l’avoir accusé de noyer le poisson, alors qu’il le remettait à l’eau, comme tout jaïn se doit de le faire, après, justement, l’avoir sauvé des griffes du chat…


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