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Par Nounedeb le 5 Avril 2012 à 06:25
J’ai découvert récemment la forme poétique dite « pantoum », d'origine malaise. J’avais envie de m’y essayer. J’avais d’autre part aimé la nouvelle "Pierre Noire" du poète mongol Dashdorjiin Natsagdorj (1906-1937), présentée chez Poésie et Racbouni
Voici:
Nina, les nuits d'été sont courtes.
Je voudrais sortir de l'oubli
Nos retrouvailles sous la yourte,
A l'âge où l'on est sans souci.
Je voudrais sortir de l'oubli
Nos baisers à l'ombre d'un orme,
A l'âge où l'on est sans souci.
Ne plus te voir verser de larmes.
Nos baisers à l'ombre d'un orme
J'y pense, étendu sur mon lit.
Ne plus te voir verser de larmes,
Nina, ne plus voir ton dépit.
J'y pense, étendu sur mon lit.
"Aya", ce mot me vient en rêve.
Nina, ne plus voir ton dépit:
Soudain, il faut que je me lève!
"Aya", ce mot me vient en rêve;
J'irai sur mon cheval rétif.
Soudain il faut que je me lève
Pour un départ définitif.
J'irai, sur mon cheval rétif,
J'irai jusqu'à la Pierre Noire
Pour un départ définitif,
Pour un voyage expiatoire.
J'irai jusqu'à la Pierre Noire,
J'irai, mon coeur s'est adouci;
Pour un voyage expiatoire,
A l'âge où l'on est sans souci.
13 commentaires -
Par Nounedeb le 2 Avril 2012 à 08:07
Commencez par "il était une fois", a demandé Mémette, en suggérant d'entremêler les contes. J'ai fait une petite tresse:
Il était une fois un petit chaperon rouge qui, ayant croqué la pomme des Hespérides que lui avait donné le grand méchant loup, s’endormit pour cent ans. Au bout de ce rêve, un nain grincheux la découvrit et l’éveilla en la secouant bien fort.
Ils ne se marièrent pas, et n’auraient pas eu d'enfant si le chaperon rouge n'avait croqué la pomme. Elle en eut donc un petit, qui naquit dans une citrouille, et qu’elle appela Poucet.
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Par Nounedeb le 31 Mars 2012 à 08:00
Cette fois là, telle était la contrainte:
Vous choisissez l'ordre, et le style (rimes suivies, rimes enlacées), avec les rimes suivantes:
- brebis - rubis
- crèche - brèche
- comtesse - faiblesse
- mufle - buffle
- m'aime - quand même
- tambour - sourd
- couteau - coteau
- vagabonde - blonde
- minuscule - pellicule
- orfèvre - SèvresIl aimait bien jouer du tambour
Tout en surveillant ses brebis,
Tantôt sur les bords de la Sèvre
Niortaise, tantôt sur les coteaux.
La nuit les menait à la crèche
- Penser à colmater la brèche.
Dans sa poche avait un couteau:
Il était devenu orfèvre,
Sculptant du bois comme rubis.
Le tambour l'avait rendu sourd.Dans sa jeunesse vagabonde
Avait rencontré une comtesse
Qui avait des pieds minuscules,
Et s'était dit: pourvu qu'elle m'aime!
Mais il s'était conduit en mufle:
Il imitait le cri du buffle
(Elle était sauvage, mais quand même!)
Tout en brossant ses pellicules,
Car il avait quelques faiblesses:
Il aimait trop la bière blonde.
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Par Nounedeb le 30 Mars 2012 à 07:09
A la "terza rima", (grâce à Catheau qui me l'a fait connaître) avec les mots: bourlinguer, barman, billevesées, bouée, billard, boomerang, bougainvillée, brindille, bouchon, batifoler, proposés par "Des papous..."
(vous pouvez jouer aussi, soit sur le site "Des papous dans la tête" comme je le fais avant de publier ici, soit sur vos blogs.
L’avait tant bourlingué que plus un poil de sec.
Pour parer les tempêtes l’avait ceint sa bouée,
Agrippé à l’archet pour jouer du rebec.Dans des mondes flottants, fraîches bougainvillées
Répandues, à la brune, sur de sombres billards,
Un barman éperdu par de blondes fesséesTaquine la brindille au malicieux regard.
A ses billevesées il oppose un sourire,
Comme un vol de boomerang toujours sur le départ,Pendant qu’ Éva* ravie roule les R, ou pire,
Renvoyant le bouchon que Mikel a lancé
Si loin qu’il m’a ferrée et que je dois écrire.Mon poème s’achève ; assez batifolé.
*Eva Almassy, écrivaine et membre émérite des "Papous"
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Par Nounedeb le 29 Mars 2012 à 06:49
Voici un livre, comme nous le suggère Mémette
J’aime sa couverture graphique,
Peu épais, il est bien en main.
Les caractères en Garamond.
« Encore et encore, on lui demande comment il s’appelle. »
J’ai commencé à lire. Je ne m’arrête plus.
C’est une histoire singulière,
C’est une histoire qui dit tout
D’un enfant perdu.
J’ai fini, j’ai la gorge serrée.
Une écriture sobre et belle.
Chez Zulma, de Hubert Haddad: Opium Poppy.
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Par Nounedeb le 26 Mars 2012 à 10:00
Dans "les Papous", ces mots étaient proposés: Balbutier, genou, digicode, bastringue, Picasso, martingale, cahin-caha, bougonner, arpège, zeugme.
Cahin-caha, ils sortirent du bastringue, firent trois tours du quartier avant de reconnaître l’entrée de leur immeuble. C’est devant le digicode que commença la dispute. Évidemment ils avaient oublié le code. En bougonnant, Martin, le musicien, essayait de convertir "arpège" en une série de chiffres, tandis que Gale, le poète, balbutiait : "zeugme", je te dis que c’est "zeugme", et il égrenait 26, 5, 21, 7…Martin l’agrippa-t-alors, ils tombèrent à genoux, roulèrent au sol, bras et jambes emmêlés, on aurait dit un Picasso! Quand, épuisés et transis, la mémoire leur revint. Ils s’écrièrent alors ensemble, comme un seul homme : Martingale ! Et tapèrent 13, 1, 18,…
...Et un autre, en réponse à un certain Mikel:
Picasso, ayant bougonné
Tout l’été
Se trouva cahin-caha
Quand l’arthrose du genou
L’enflamma.
En plus de ce mauvais coup
Il ne pouvait plus rouler
Ni les R, ni les zeugmes :
Digicode vandalisé
De son intellect en phlegme.
Il alla chanter l’arpège,
La tête lourde et le pied lège
Chez le bastringue, son voisin,
Qui lui fila une mandale
En guise de martingale,
Et l’installa sur un coussin.
Vous balbutiez, Picasso?
Peignez donc maintenant. Au boulot !
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Par Nounedeb le 22 Mars 2012 à 07:09
Ouvrir les branches du compas
S’évader du cercle coupable
Où les signes sont d’impalpables
Et énigmatiques agrégats.
Passer à travers les climats
Se perdre. Plus rien n’est stable.
Juste une main charitable-
Mais la douceur du sofa
Où Goya étend sa Maja.
L’art, quand plus rien de fiable.
Une douceur inconsolable
Se berce d’un alléluia.
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Par Nounedeb le 15 Mars 2012 à 11:22
5 courts poèmes pour 5 photos.
Petit poisson deviendra
Grand pourvu que
Dieu lui prête vie.
Palmiers de lumière
Vite disparus.
Reste la fumée.
Vue aérienne
Révélant les ruines
D’une cité ancienne.
Les violoncelles flirtent
Avec les sièges en mariées.
Projecteurs indiscrets !
Concours de lancer de savates
A Rio de Janeiro.
On n’a pas retrouvé la gagnante.
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Par Nounedeb le 5 Mars 2012 à 08:04
Lilou Fredotte nous propose ce défi:
Quel drame terrible a bien pu pousser
celui qui a "réellement" donné sa langue au chat ?
A partir d'une expression choisie
dans le poème de
Je vous invite à inventer une histoire en prenant
littéralement une ou plusieurs de ces expressions
au pied de la lettre.
Ayant donné sa langue au chat pour empêcher celui-ci de vouloir endormir le mulot qu’il avait attrapé pour le manger, il ne put crier « au loup » quand il vit le fauve se dédoubler pour courir deux lièvres à la fois. Ne pouvant se justifier, il ne lui restait plus qu’à avaler des couleuvres (sans les mâcher), punition qu’on lui infligea après l’avoir accusé de noyer le poisson, alors qu’il le remettait à l’eau, comme tout jaïn se doit de le faire, après, justement, l’avoir sauvé des griffes du chat…
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