• Ce blog existe, chère Enriqueta, et je l'ai rencontré ici. Grâce à lui, j'ai écrit ce texte, bien obligée de jongler avec beaucoup d'éléments aléatoires.

     

    "Imploration de la mouche ou le dernier haïku."

      Lorsque je repris conscience, le spectacle commençait. La musique me parvenait comme un lointain écho. Je distinguais à travers l’étroite fenêtre, percée dans la muraille, trois acteurs dont un roi agenouillé, armé d’un poignard, menaçant un aède qui refusait de lui révéler les pas de la Danse sacrée de la Connaissance. Et de lui révéler le Chant. Celui du coquillage ouvert comme une blessure, celui de l’oiseau envolé dans les nues, et le contre-chant du grillon embarqué au creux des navires.

      Ce chant aurait dû replacer la Lune dans le ciel, Lune que le roi avait dérobée pour l’accrocher à l’encolure de son cheval.

      Le décor invitait à l’évasion. Je me souvins qu’en rentrant, hier, chez moi, j’étais passée devant une vitrine d’antiquaire. Une petite photo d’une lithographie de Daumier y était exposée. Je pensai que Nadar était peut-être en train de photographier les dernières fleurs d’automne avant la plongée dans la profondeur de la nuit hivernale.

      Après la vitrine, une trouée dans une vieille maçonnerie de briques laissait entrevoir les ruines d’une fabrique d’instruments de musique japonais, qui avait brûlé récemment. Les pompiers étaient encore sur place, essayant de sauver le travail du compositeur Iro Miyoko, un opéra nommé « Imploration de la mouche ou le dernier haïku ».

      Quel rapport pouvait-il y avoir entre le spectacle que je regardais frauduleusement en ce moment, et la destruction d’une œuvre d’art japonaise ?  Hiroshima, le tsunami, la menace nucléaire? Je sentais là, intuitivement, un lien. Et j’étais sûre qu’il n’y aurait jamais de dernier haïku.


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    Le monde est vert et gris : Avril fond sous la pluie.

    Le jardin en exil au-delà du carreau

    Si loin qu’il faut chausser les bottes ; hors de l’abri

    S’élancer, à quoi bon ? On est si bien au chaud

     

    Dans la pénombre quiète. Temps de l’introspection,

    Retour sur soi, distance. Méditer. Il le faut,

    Avec le crayon proche - parfois l’inspiration

    Fleurit en vacuité. Sous la pluie entêtée

     

    Le jardin éveillait jadis des  émotions.

    Pourrai-je encore écrire ? Il y a tant d’ondées

    Qu’il bruine sur mon âme. Que la mélancolie

     

    S’abreuve de la pluie ! Je suis tout étonnée

    Quand brutal le soleil paraît : Une éclaircie !

    Le monde est vert et brille: Avril est sous la pluie.


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    A toi, Suzanne, cette genèse de la pluie:

    La Pluie. Implacable et placide.

    Il pleut. Qu’est-ce qu’on y peut ?

    Le ciel égoutte son plasma,

    Noie les platiers.

    La pluie tient son plenum replet.

    On se replie dans son péplum pour pleurer

    En plissant les paupières, pleurotes.

    La pluie me plombe. Il va pourtant falloir plonger

    Plutôt que se plaire au plumard,

    Sous la Pluie placide, dans une flaque de Plata.


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  • Vitrail 1 Pons          Vitrail 2 Pons

    Les notes vibrantes d’un hautbois

    Montent jusqu’aux bois lourds de la charpente.

    Lumière soyeuse d’un jour pluvieux

    Recueillie par des vitraux contemporains

    Pour adoucir la pierre blanche.

    Une exposition de peinture

    Et trois toiles majeures.

    De mon amie Marie France Haluk.

    Vitrail.3 Pons

    Une exposition à l'hôpital des pèlerins de Pons, qui vient d'ouvrir après restauration.


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  • Si d'un clic je pouvais être ailleurs

    Et voir ainsi un clair de Terre

    Aurais-je la vision d'un monde meilleur?


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  • Ce n'est pas la première fois! Que dire de plus que ce que j'ai déjà écrit? J'exhume, et si vous voulez en savoir plus sur l'Archipel, embarquez-vous sur "Jardinages"

     

    Amazone de l’archipel

    J’arpente le lagon des pois

    Armée de mon lance-limace.

    Coiffée de paille battant semelle

    Voici qu’une averse, la poisse,

    Transforme la terre en bouillasse.

                   (L’archipel : nom donné à mon jardin)


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  • En réponse au texte de Suzâme:

     

    Dans un monde éteint

    Un seul regard peut

    Comme d'une faille

    Faire briller l'âme.


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  •  

    Spirales

    Ça vrille, ca taraude ça fore.

    Ça fore à la foraminifère.

    Vibrations

    Marteau piqueur, tremblement de terre,

    Fièvre, fibrillations.

    Pulsations

    Salsa pulvérisée

    Rotations...


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  •  

    L’instant,

    Emporté comme un fil de la vierge

    Par le courant du temps.


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  •  

    Hallecubrations à nuages masqués.

    Tombés des halles,

    Bardes bardés de Mastercards

    Comme rôtis entrelards :

    En rappel sur des side-cars

    Sous décibels hyperbares

    Pour un masterwork jovien,

    Ces joufflus cumulent,

    Aux nimbes usurpées,

    La cire au cul, mules usagées

    Couchées en strates usinées.

    Se prenant pour des sires russes,

    Leurs hallebardes ont lâché !


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