Sur cette photo proposée par Miletune

Foutre divin

Orgasme cosmique.

Quand le ciel en apoplexie

Ne contient plus son énergie,

C'est sur la terre, à grands fracas,

Qu'il  vibrionne ses éclats.

Haïkus inspirés par cette photo, sujet proposé chez Miletune

Régates par petit temps

Seule la fumée de la clope

Montre où est le vent.

Croisière, cinq à bord.

Nul ne me dispute la barre:

Quatre fumeurs bridgeurs…

Mouillage dans la  brume

Veiller le passage des cargos-

Cendres de l'angoisse.

Sur cette photo proposée chez Miletune

Damien du Toit (source > clic)

 C'est la dernière tempête.

Depuis longtemps il n'y a plus de mer.

Plus d'eau dans la mer.

D'eau bleue, et verte. Salée.

Maintenant la mer est sable.

Et la Terre est désert.

Ne survivaient que les plus sobres.

C'est la dernière tempête.

Le vent a levé la houle haute et dense

Qui de sa marche lente, inexorable

A démoli porte et fenêtre,

A pénétré dans la maison et les poumons

Les yeux, les oreilles, dans la bouche et l'anus.

Humains momifiés, silicosés, détruits.

Le vent de la dernière tempête

A emporté le sable dans l'espace,

A la suite de la Terre.

La comète Terre.

Sur cette reproduction d'un tableau d' Ylia Repine représentant le duel d'Eugène Onéguine, thème proposé par Miletune.

Pieds arrières à angle droit, pieds avant dans l'axe l'un de l'autre

Cambrure accentuée par le bras gauche plié

Bras droit tendu, puis la main.

Deux pistolets, deux couvre-chefs.

On dirait une parade amoureuse.

Pour séduire la grosse matriochka

Qui crie d'effroi?

Posture pour faire croire au courage?

Pour montrer que l'on n'a pas peur?

L'un noir, l'autre beige

Sur fond de neige.

Dans la main droite, le pistolet

Pour duel statique.

Pose pour le peintre?

Ils se jaugent, ils se jugent

Et ça pourrait durer des heures,

Ca dure des siècles

Pouchkine pas mort

Et Onéguine se chante encore.

Étrange, ce destin de Pouchkine

Qui mourra lui aussi d'un duel

Comme son héros Onéguine.

Prémonition? Ou sort cruel?

11 mots proposés par Miletune.

Un récent trajet sur l'autoroute en question et sous des trombes d'eau et de grêle m'a, fort à propos, inspirée:

La herse de la grêle, qui tombait violemment,

Obligea le vieux Dante fuyant le cataclysme

A trouver un refuge à l'aire de l'Enfer:

Les diables de camions, comme des destroyers

Prêts à foncer sur lui de leurs feux vermillon

Entraient à l'aveuglette dans l'abri maléfique.

Mais lui voulait fumer, en paix, au restoroute,

Un ou deux calumets; Dante est un pacifique.

Sans du tout s'aveulir, il roucoula tout bas

D'un beau son laryngé et le soleil parut

Sur l'asphalte luisant de l'autoroute A 10.

"L"homme anatomique, ou l'homme zodiacal" Très Riches Heures du Duc de Berry.

Une belle enluminure proposée comme sujet chez "Miletune"

De face, bel androgyne aux seins jumeaux,

La voix profonde du taureau,

Les cheveux frisés d'un mouton.

Poumons souples de crabe mou,

Un cœur de lion, un ventre vierge.

Les reins balancent,

Le sexe mâle est un scorpion - mais le femelle?

Les cuisses longues d'un cheval,

Le genou sûr d'un bouquetin,

Mais, qu'est-ce qui coule entre ses jambes?

Un chaud liquide pour poissons.

Or de dos, que nous cache donc

Le mâle et versatile verseau?

Coups de bélier de la migraine,

Torticolis, les poumons pris,

Sauvagerie du souffle au cœur

Ventre dodu ou bien occlus,

Cailloux aux reins sexe chagrin

Genoux cagneux; talons d'Achille.

Excès de globules, ou défaut-

Les bras en tombent.

Heureusement reste la rate.

Qui se dilate.

Toujours pour Miletune.

Si la sirène passe dans le chas de l'aiguille

Dans une botte de foin finiront les anguilles.

Photo proposée chez "Miletune"

John William Waterhouse,    

 A Etretat, le jour de l'an 

Une sirène vient s'asseoir

Sur les galets au bord de l'eau.

Elle y coiffe sa chevelure.

On dit que celui qui pourra,

Avant qu'elle ait attaché ses cheveux,

Voir son reflet dans un miroir

Pourra passer avec elle sous l'arche

Et l'aimer, dans un autre monde.

 Cliché Martine L.

On serait dans des profondeurs.

Marines.

On serait plancton; balloté deçà delà.

Courants.

On se tournerait vers Sa lumière.

Divin Poulpe.

Ses dix bras protecteurs nous abriteraient.

Coupole.

Sur cette photo chez Miletune

Ces deux là étaient faits pour se rencontrer.

Ces deux là étaient faits pour s'entendre et s'aimer.

Si seulement ils s'étaient regardés

Si leurs regards s'étaient croisés.

Mais l'un, oreille collée à son portable, ne voyait rien.

Mais l'autre, les yeux rivés à son écran, n'entendait rien.

Ils se sont loupés d'un rien.

Ils n'en sauront jamais rien.