• PHILOSOPHE ?

     

    Je réfléchis depuis longtemps au sens de la vie, qui m’échappe. A ce que c’est qu’être un humain. A ce que signifie le progrès. Au rôle néfaste des religions et en particulier des monothéismes.

    Mes lectures me nourrissent et me confortent : le beau livre de Romain Bertrand « Le détail du monde », le philosophe Marcel Conche, l’anthropologue James C. Scott, des historiens ; le poète syrien Adonis entendu sur France Culture dans « La grande table », François Cheng ; ce très beau film japonais vu récemment: "Dans un jardin qu'on dirait éternel"; bien d’autres lectures. Depuis longtemps cette méditation.

    Je pense que l’homme a commencé à s’aliéner, sombrant dans la spirale infernale d'un développement appelé progrès, lorsqu’il a cessé d’être un chasseur-cueilleur. Les « progrès » l’ont asservi, l’ont livré aux puissants. Il a accepté, et accepte toujours de se perdre, de se vendre, pour ce progrès. Il est devenu ivre de lui-même, de ses inventions, de ses prouesses.

    C’est très tôt, à l’aube des civilisations, qu’a commencé l’extinction d'espèces due à l'homme: espèces animales et végétales, l'homme se détruisant déjà lui-même : quand les premiers massacres ? quand les premières guerres ? les premiers génocides ? Sommes-nous en train de sortir, trop tard, de cette cécité ? L’humanité s’en va vers l’état de fourmi. Les Xi Jinping, Erdogan, Poutine, et autres dictateurs deviennent des Reines de leur fourmilière. Les pauvres, les modestes, les improductifs seront éliminés par les puissants, ou par les catastrophes climatiques et économiques à venir.

    Bien sûr les « progrès » ont aussi vu naître de magnifiques artistes, et scientifiques. De très belles œuvres ont été créées, de tous temps. (Et aussi des moches, en particulier dans les arts religieux. On n’en parle jamais, comme si c’était tabou. Mais... c’est une question de goût...). Il me semble que hors développement, hors « progrès », il y aurait eu autant d’artistes pour sidérer les humains. « la Nature est le Poète premier », dit Marcel Conche ; et la source d’inspiration première.

    Je suis très pessimiste, mais comme je sais me régaler de peu, je me réjouis  de la vie. De ma vie, avec la mort, compagne qui se tient à mon côté. Malgré ce pessimisme absolu, qui n’exclut pas la joie, je pense qu’il faut faire ce que l'on peut, chacun comme il l’entend, seul ou en groupe, si peu que ce soit, faire quelque chose pour l’humanité. N’est-ce pas notre devoir d’être humain ? Car nous avons certes des droits.

    Et des devoirs.


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