• TRADUCTION 2 Retouchée

    Grâce à la suggestion que me fait Carole dans son commentaire, j'ai remanié cet essai de traduction. Je vous le livre:

     

    Les roses, que j’ai brisées dans la haie nocturne

    Exhalent un parfum plus doux que le diurne ;

    J’en étais imprégné par les branches agitées,

    Humecté de rosée.

     

    Le parfum, cette nuit, au bouton de tes lèvres,

    Je l’ai cueilli, j'étais glacé et plein de fièvre.

    Que ton âme émue elle aussi, rende les armes

    Et que tu fondes, en larmes.

     

    C'est important de comprendre le mieux possible le sens des textes que l'on chante. Lorsque ce sont des poèmes, mis en musique, je me régale à essayer de les traduire au mieux des sentiments exprimés.

     

    Hans Schmidt     Sapphische Ode 

     

     Rosen brach ich nachts mir am dunklen Hage;

     Süßer hauchten Duft sie als je am Tage;

     Doch verstreuten reich die bewegten Äste

     Tau, der mich näßte.

     

    Auch der Küsse Duft mich wie nie berückte,

     Die ich nachts vom Strauch deiner Lippen pflückte:

     Doch auch dir, bewegt im Gemüt gleich jenen,

     Tauten die Tränen.

     

    Les roses que j’ai brisées dans la haie nocturne

    Exhalent un parfum plus doux que le diurne ;

    J’en étais imprégné par les branches agitées,

    Humecté de rosée.

     

    Le parfum du baiser ne laisse pas de glace,

    Celui cueilli la nuit à tes lèvres en rosace.

    Qu’en toi aussi l’âme s’émeuve, baisse les armes,

    Et que tu fondes en larmes.


  • Commentaires

    5
    Lundi 9 Mai 2016 à 20:02

    Oui, je pense que tu es plus près du texte maintenant (et c'est paradoxal puisque l'ordre en est un peu bouleversé). La densité ne nuit plus à la clarté. L'ensemble est vraiment très beau.

    Heureuse d'avoir pu un tout petit peu t'aider. La traduction est un exercice passionnant parce qu'il est extrêmement difficile. Et je dois dire que ce poème est un vrai "défi" !  Particulièrement passionnant donc.

    4
    Mardi 3 Mai 2016 à 00:24

    C'est une très belle traduction, ciselée comme un diamant.

    Mais j'ai lu le commentaire de Catheau, et je me demande si tu ne pourrais pas clarifier le sens en inversant les deux premiers vers de la deuxième strophe. Cela pourrait donner quelque chose comme 

    "J'ai cueilli cette nuit au buisson de tes lèvres

    Un parfum enchanté qui m'a donné la fièvre"

    Dans ma proposition, il manque l'idée de "comme jamais", je le reconnais.

      • Mardi 3 Mai 2016 à 08:30

        Grand merci Carole. Je vais reprendre en tenant compte de ta proposition limpide.

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    3
    Lundi 2 Mai 2016 à 12:10

    Je vois que les plus grandes ont chanté cette ode : Crista Ludwig, Kathleen Ferrier. Bravo à vous. Je m'interroge sur la traduction du vers du second quatrain : "Celui cueillit la nuit..." ?

      • Lundi 2 Mai 2016 à 12:58

        Oh, oui, Catheau, c'est bien maladroit. Cela se réfère au parfum du baiser. J'ai fait très peu d'allemand, mon prof de chant, qui est autrichienne, m' a expliqué les grandes lignes du poème, avec jeux sur les double sens, les sonorités...

         

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