• HOMMAGE AUX PEUPLES

    Aux peuples qui se sont soulevés, avec beaucoup de maturité, pour secouer les jougs qui les entravent, pendant que nous nous laissons glisser confortablement dans une semi-dictature.

    En hommage, donc, ce ghâzel de Hâfiz, poète persan du 14ème siècle, qui payat cher son impertinence. Intégristes et frigides ont sévi de tous temps...

     

    Que te disent harpes et luths? Ecoute bien, ils te préviennent: "O toi qui bois, bois en secret, ou la vie ne sera plus tienne.

    Ils te traîneront dans la boue, toi l'Amoureux, avec l'Amour. Ils outrageront les anciens et la jeunesse tour à tour.

    D'Amour tu ne dois plus parler, ses délices sont défendues. Cette règle si dure à suivre, combien de fois l'ai-je entendue?

    Nous sommes rejetés, honnis, nous les oiseaux pris à leurs pièges, mais eux, derrière leurs rideaux, quelles faussetés les assiègent?

    Ils nous abusent, ils en font trop! Notre vieux Maître est assiégé par les rigueurs des voyageurs qui entrent pour le déloger.

    Aux uns en grand sérieux l'on dit:" L'union rêvée te vient par zèle." Et aux autres:" C'est le destin!" A tous ensuite on rogne l'aile!

    Où donc, alors, la vérité? Monde constant ou inconstant, deci, delà, on t'a perdu en faux espoirs et faux semblants.

    O vous qui servez le "coeur noir" dans le creuset des alchimistes, que vaut votre or près du coeur pur de ceux que l'Amour seul assiste.

    Bois donc, Hâfiz. Mufti et cheikh, prévôt, câdhi, sont imposteurs! En veux-tu d'autres? Les hâfiz, qui savent le coran par coeur!".

                        (dans "Hâfiz, le livre d'or du Divân" chez Seghers)    

     


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    2
    Vendredi 4 Février 2011 à 08:38
    l'oeil qui court

    Oui, en France, doux pays de mon enfance, une forme de dictature grignotte au jour le jour les marges des droits de l'homme, les principes de l'égalité, le droit à la liberté d'expression sous couvert de diffamation de l'Etat. Serait-il devenu si fragile cet Etat français (mérite-t-il encore sa majuscule ?), qu'il n'y ait plus autorisation à dire ce qu'on en pense ?

    Les parlementaires portent une large part de responsabilité à cette marche inéluctable. Ils votent très régulièrement ces lois qui déshumanisent notre pays et y instaurent un régime de privilèges pour certains, de peur pour d'autres. La police n'est plus l'instance de protection de la population mais un organe du pouvoir, dangereux pour les personnes. Gerdez-vous d'y avoir recours quelqu'en soit la raison. Vous serz fichés et n'ètes pas sûre d'en ressortir sans ennuis.

    Il me semble qu'actuellement l'amour n'est pas officiellement réfréné ou interdit comme c'est l'objet du poème (que j'ai eu un peu de mal à comprendre. Sa langue ne m'est pas familière).

    Quoi que, la solidarité avec les étrangers, par exemple, est objet de plusieurs procès concommitant en ce moment en France...

    1
    Lundi 31 Janvier 2011 à 16:16
    Catheau

    Un bel hommage de la poésie éternelle à la Liberté.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :