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Cette fois là, telle était la contrainte:
Vous choisissez l'ordre, et le style (rimes suivies, rimes enlacées), avec les rimes suivantes:
- brebis - rubis
- crèche - brèche
- comtesse - faiblesse
- mufle - buffle
- m'aime - quand même
- tambour - sourd
- couteau - coteau
- vagabonde - blonde
- minuscule - pellicule
- orfèvre - SèvresIl aimait bien jouer du tambour
Tout en surveillant ses brebis,
Tantôt sur les bords de la Sèvre
Niortaise, tantôt sur les coteaux.
La nuit les menait à la crèche
- Penser à colmater la brèche.
Dans sa poche avait un couteau:
Il était devenu orfèvre,
Sculptant du bois comme rubis.
Le tambour l'avait rendu sourd.Dans sa jeunesse vagabonde
Avait rencontré une comtesse
Qui avait des pieds minuscules,
Et s'était dit: pourvu qu'elle m'aime!
Mais il s'était conduit en mufle:
Il imitait le cri du buffle
(Elle était sauvage, mais quand même!)
Tout en brossant ses pellicules,
Car il avait quelques faiblesses:
Il aimait trop la bière blonde.
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A la "terza rima", (grâce à Catheau qui me l'a fait connaître) avec les mots: bourlinguer, barman, billevesées, bouée, billard, boomerang, bougainvillée, brindille, bouchon, batifoler, proposés par "Des papous..."
(vous pouvez jouer aussi, soit sur le site "Des papous dans la tête" comme je le fais avant de publier ici, soit sur vos blogs.
L’avait tant bourlingué que plus un poil de sec.
Pour parer les tempêtes l’avait ceint sa bouée,
Agrippé à l’archet pour jouer du rebec.Dans des mondes flottants, fraîches bougainvillées
Répandues, à la brune, sur de sombres billards,
Un barman éperdu par de blondes fesséesTaquine la brindille au malicieux regard.
A ses billevesées il oppose un sourire,
Comme un vol de boomerang toujours sur le départ,Pendant qu’ Éva* ravie roule les R, ou pire,
Renvoyant le bouchon que Mikel a lancé
Si loin qu’il m’a ferrée et que je dois écrire.Mon poème s’achève ; assez batifolé.
*Eva Almassy, écrivaine et membre émérite des "Papous"
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Voici un livre, comme nous le suggère Mémette
J’aime sa couverture graphique,
Peu épais, il est bien en main.
Les caractères en Garamond.
« Encore et encore, on lui demande comment il s’appelle. »
J’ai commencé à lire. Je ne m’arrête plus.
C’est une histoire singulière,
C’est une histoire qui dit tout
D’un enfant perdu.
J’ai fini, j’ai la gorge serrée.
Une écriture sobre et belle.
Chez Zulma, de Hubert Haddad: Opium Poppy.
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Dans "les Papous", ces mots étaient proposés: Balbutier, genou, digicode, bastringue, Picasso, martingale, cahin-caha, bougonner, arpège, zeugme.
Cahin-caha, ils sortirent du bastringue, firent trois tours du quartier avant de reconnaître l’entrée de leur immeuble. C’est devant le digicode que commença la dispute. Évidemment ils avaient oublié le code. En bougonnant, Martin, le musicien, essayait de convertir "arpège" en une série de chiffres, tandis que Gale, le poète, balbutiait : "zeugme", je te dis que c’est "zeugme", et il égrenait 26, 5, 21, 7…Martin l’agrippa-t-alors, ils tombèrent à genoux, roulèrent au sol, bras et jambes emmêlés, on aurait dit un Picasso! Quand, épuisés et transis, la mémoire leur revint. Ils s’écrièrent alors ensemble, comme un seul homme : Martingale ! Et tapèrent 13, 1, 18,…
...Et un autre, en réponse à un certain Mikel:
Picasso, ayant bougonné
Tout l’été
Se trouva cahin-caha
Quand l’arthrose du genou
L’enflamma.
En plus de ce mauvais coup
Il ne pouvait plus rouler
Ni les R, ni les zeugmes :
Digicode vandalisé
De son intellect en phlegme.
Il alla chanter l’arpège,
La tête lourde et le pied lège
Chez le bastringue, son voisin,
Qui lui fila une mandale
En guise de martingale,
Et l’installa sur un coussin.
Vous balbutiez, Picasso?
Peignez donc maintenant. Au boulot !
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Divagation martienne
J’ai l’upupa epops
Dans l’rétro
Qui chatouille mon echinops
Ritro.
Plus de peps,
C’est du pipeau.
Entrée d’ Nicéphore Niepce
De dos
Drapé dans du reps,
Pour quelle photo ?
Sortie de Daniel Rops :
L’upupa chante. Repos.
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J’ai le printemps qui chante :
L’appel lancinant de la huppe
Annonce celui du coucou,
Et l’envolée de l’alouette
Le sifflet du merle moqueur.
10 commentaires -
Ouvrir les branches du compas
S’évader du cercle coupable
Où les signes sont d’impalpables
Et énigmatiques agrégats.
Passer à travers les climats
Se perdre. Plus rien n’est stable.
Juste une main charitable-
Mais la douceur du sofa
Où Goya étend sa Maja.
L’art, quand plus rien de fiable.
Une douceur inconsolable
Se berce d’un alléluia.
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Le vent a troussé le ciel,
Soufflé ses jupons,
Roulé ses volants,
Dévoilé sa peau.
Bleue.
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Quand les feux d’artifices furent terminés.
Quand les derniers violoncelles eurent fini de jouer.
Quand les derniers projecteurs furent éteints.
Quand la foule parquée se fut dispersée
Après rituel festin de musiques et de sable,
Ne restait le matin sur la plage désertée
Parmi les empreintes des techniciens épuisés
Qu’un petit poisson en plastique
Près d’une sandale esseulée.
Un enfant quelque part avait chanté.
Quelque part avait dansé.
Quelque part crié de joie.
Crié, de peur.
Quelque part.
De douleur.
Quelque part.
Avait fini de jouer.
Un enfant.
Quelque part.
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