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Sous le soleil oblique
Le blé, déjà levé
Dans le champ vallonné,
A l’air du green d’un golf
Parfaitement peigné.
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Novembre est un mois mal-aimé,
Et par le temps stigmatisé :
Chrysanthèmes resplendissants,
Il nous conduit, sans ménagements,
D’ Octobre encore doux et divers
A Décembre : entrée dans l’hiver.
Novembre est un mois mal-aimé
Et par l’histoire stigmatisé :
On y célèbre maints tourments ;
L’angoisse à la gorge nous prend.
Novembre, on pourrait bien t’aimer
Par la littérature, fêté :
Ah ! S’adonner à la lecture
Et oublier toute blessure.
Longues soirées, nuits à rêver.
Mois de Novembre, on veut t’aimer.
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Sur le thème de l’attente, je te propose, ABC, ce poème de Tomas Tranströmer qui vient d’avoir le prix Nobel de littérature. :
TRACES
A deux heures du matin : clair de lune. Le train s’est arrêté au milieu de la plaine. Au loin, les points de lumière d’une ville qui scintillent froidement aux confins du regard.
C’est comme quand un homme va si loin dans le rêve qu’il n’arrive à se souvenir qu’il y a demeuré lorsqu’il retourne dans sa chambre.
Et comme quand quelqu’un va si loin dans la maladie que l’essence des jours se mue en étincelles, essaim insignifiant et froid aux confins du regard.
Le train est parfaitement immobile. Deux heures : un clair de lune intense. Et de rares étoiles.
(Baltiques œuvres complètes 1954-2004. Poésie/Gallimard. Traduction Jacques Outin)
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Je crois, chère ABC, que ce troupeau accourt parce que les vaches ont vu la même chose que moi:
Sur un buisson quelque chose frémit
On ne sait pas si c’est une dernière feuille qui vibre au vent
Ou un oiseau furtif
Qui s’est posé brièvement.
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Le soir, haute et blanche dans le ciel,
Jupiter comme un grain de beauté : la Lune.
Vers l’ouest, au matin, plus basse,
Plus grosse, comme alourdie d’or rouge.
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Le môle est couvert d’huîtres
Comme d’un crépi brun.
On domine des mouettes rieuses
Dans leur beau plumage d’hiver.
Elles tournoient, au dessus
De l’écume, qui tournoie –
Les moteurs tournent au ralenti.
Deux goélands impavides
Regardent,
Posés sur un duc d’Albe.
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Simplement s’asseoir. Simplement.
Interroger l’écoute. Subtilement.
Laisser le temps s’écouler. Lentement.
Élargir son monde intérieur. Amplement.
Nourrir de sensations. Généreusement.
Conscience de soi. Pleinement.
Écouter le sourire qui nait. Passionnément.
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Un jour, au bout de mon automne
Je me détacherai
Comme une feuille ; dans sa chute légère.
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Un vent fort et tiède s’est glissé.
Par mon col ouvert
Descendu le long de mon dos,
Et sur mes flancs, délicieusement.
Vent, je t’aurais bien pris comme amant.
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