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    Tricôtine, la petite main, ne veux pas entendre parler de couture. Ca m'arrange, je n'aime guère, et si je n'ai rien fait pour le poème du jeudi, qu'elle me pardonne, c'est que je suis allée aiguiser mes neurones à Pau, auprès des "Papous".

     

    Il avait perdu le fil de ses pensées et avait les nerfs en pelote, à cause de ce tissu de mensonges débité par le cuistot à propos d’une mirobolante recette de potage aux perles du Japon. Plutôt que de se mettre du coton dans les oreilles pour ne plus l’entendre, il avait tourné le bouton de la  radio au maximum. « Il ferait mieux de jouer aux dés, le patron, pour se détendre », pensait le cuistot qui, armé de son tranchoir, pour débiter une pièce de bœuf, failli se couper un doigt en apprenant par les infos que son frère venait de réussir l’ascension de l’Aiguille du Midi, par la face nord -  en plein hiver.


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    En Octobre, je voudrais faire rimer cinabre

    Avec ambre, avec ocres ; avec des saveurs denses.

    Une envie de marcher dans la forêt. Les arbres

    Me sont frères. De l’humus monte un parfum : naissances.

     

    Octobre, je voudrais faire rimer de l’ambre

    Avec le grain des glands, avec les bogues rousses.

    L’écorce est rêche sous mes doigts, ou douce. Mais l’ombre,

    Protectrice, inquiétante : le plaisir et la frousse.

     

    Octobre, hélas, tu rimes avec rimmel qui coule,

    Parce qu’il a plu, parce que je pleure chaque jour.

    Tes grands vents ont soufflé la mèche de l’amour.

    Elle fume encore chaque matin de brume. La houle

     

    Dans les houppiers détache une par une des feuilles.

    On dirait le duvet de grands oiseaux nocturnes.

    Octobre, j’ai envie de chausser des cothurnes,

    Me parer de grelots, Polichinelle fille,

     

    Et faire la folle, Octobre, une dernière fois

    Avant qu’emmitouflée au coin du feu, je veille

    En me brûlant les doigts aux marrons que l’on grille.


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