-
Il y a la ligne médiane
Il y a le flou artistique
Il y a le oui et le vent
Les envols et les non-dits
Il y a l’éclat et le bémol
Il y a le chant et l’oiseau
Il y a le silex et l’apex
Il y a le grill et la trille
Il y a la ligne médiane
Pliure où la vie
Inscrira comme
En un test de Rorschach
Un jour l’image de la mort.
4 commentaires -
-
-
Amis Croqueurs, pour ce Jeudi 24 Juin, voici, un texte de Victor Segalen tiré de son cycle chinois.
C’est une « Stèle », dont je ne peux malheureusement reproduire les idéogrammes joints :
LIBÉRATION
On souffre, on s’agite, on se plaint dans mon Empire. Des rumeurs montent à la tête. Le sang, comme un peuple irrité, bat le palais de mes enchantements. La famine est dans mon cœur.
La famine dévore mon cœur : des êtres naissent à demi, sans âmes, sans forces, issus d’un trouble sans nom.
Puis on se tait. On attend. Que par un bon vouloir s’abreuvent de nouveau vie et plénitude.
*
Comme le Fils du Ciel visitant ses domaines, et jusqu’au fond des prisons de sécheresse portant lumière et liberté,
Libère en toi-même, ô Prince qui est en moi, tous les beaux prisonniers-désirs aux geôles arbitraires, et qu’en grâce et retour,
Tombent sur mon Empire les gouttes larges de la satisfaction.
10 commentaires -
Etre un regard
Etre un sourire
Une exigence
Une indulgence
Etre un fluide
Une évanescence
Etre une présence
Une émergence
Une dissidence
Etre ses failles
Vaille que vaille
Et ses faiblesses
Sans mollesse
Etre une vigilance
6 commentaires -
Poème pour le Jeudi 17 Juin, chez les "Croqueurs de mots"
Silence
Lourd et dense
Enserre, angoisse
Silence
Déploie, libère
Sculpte, affirme
Silence
Suspension, évanescence
Soi ; rien ;
Silence.
4 commentaires -
Il y a du cœur dans ses yeux
De la sensibilité dans son rire
De l’émotion dans son regard
De la tendresse dans son sourire
De l’autorité dans sa grâce
De la générosité au
Bout de ses cheveux feu-follets
C’est un elfe, avec ses secrets
Alexandre Doublet.
2 commentaires -
N'ayant matériellement pas le temps d'écrire un nouveau conte, je ressors pour ce défi cette suite à "Boucle d'or" que j'avais écrite en dédicace à Sanschichis
La petite oursonne verte.
Vous souvenez vous de Boucle d’Or qui, effrayée à son réveil, s’était sauvée de la maison des trois ours ? Cependant ceux-ci ne lui voulaient pas de mal. Chez les ours les étrangers sont bienvenus. Ils auraient voulu la retrouver et l’inviter à boire un bon chocolat au miel, plutôt que de la soupe. Ils auraient voulu lui offrir quelque chose pour qu’elle oublie sa peur.
Mais quel cadeau ? Que savent les ours d’une petite fille ? Cependant ils se mirent en quête par les chemins de la forêt au cœur de laquelle ils avaient fait leur maison.
Au détour d’un sentier, le petit ours découvrit, accrochée à une ronce, une peluche rose. Elle avait été tellement cajolée et suçotée qu’il lui manquait une oreille. – « Le doudou de Boucle d’Or ! Elle l’a perdu lorsqu’elle s’est enfuie ! » s’écria le petit ours. Il faudrait lui en offrir un autre. C’était le meilleur cadeau qu’ils puissent faire. Mais quelle idée de doudou pouvaient avoir des ours ? Une pomme de pin ? Un rayon de miel ?
Dans les forêts les premiers jours de l’hiver, si courts, sont propices aux mystères, et les sombres nuits plus encore. Trottant, pleins d’ardeur, sur les chemins du rêve, ils découvrirent le plus ravissant sapin qu’on puisse imaginer : petit, touffu, gai et frisé. Ils s’assirent devant lui sur leur derrière et fermèrent les yeux.
Et là, de toute leur petite âme, ils imaginèrent ; et leurs imaginations se croisaient, se quittaient, s’enroulaient, se tricotaient jusqu’à former une tresse si forte que lorsqu’ils ouvrirent les yeux, ils virent que le sapin était devenu une ravissante petite oursonne de peluche verte.
Sans un bruit, ils la cueillirent ; sans un bruit, ils allèrent la déposer devant la maison de Boucle d’Or. Sans un bruit, ils retournèrent se coucher. Le grand ours dans son grand lit, le moyen ours dans son moyen lit, et le petit ours dans son petit lit.
Ah ! C’était la nuit de Noël…
6 commentaires -
Plage des nonnes, à Meschers sur Gironde. Automne.
L’arbre a bien essayé, en le phagocytant,
De masquer l’interdit. Il n’y a plus d’enfants,
Pas de nonnes non plus. Deux esseulés renoncent.
Le carrelet sommeille ; même les poissons pioncent.
1 commentaire -
Je crains. Je doute et je geins.
J'affirme et aussitôt comme une infirme
Je me rétracte.
J'étale une couche et passe à l'acte
Dans la douleur.
Je mouche et je pleure.
4 commentaires
Suivre le flux RSS des articles
Suivre le flux RSS des commentaires